Cette discussion me fait penser à un texte que j’avais écrit en juin, à un moment où le même type de questions avait surgi : #MAVOIX, les individus, le collectif et la vision
Pour l’occasion, je le relis pour la première fois depuis. Et je n’en changerais pas une ligne. Il décrit bien ce qui pour moi fait la spécificité du fonctionnement de #MAVOIX. Cette alchimie fragile entre la dynamique collective et les talents individuels, entre la discussion et l’action.
Ce qui a changé, c’est la place accrue prise par les groupes locaux qui n’ont cessé de se développer depuis. De la même façon, que nous disions à l’époque que le cœur de #MAVOIX battait à Strasbourg, il bat aujourd’hui dans les groupes locaux.
Les choses y avancent beaucoup et les initiatives se multiplient pour préparer concrètement les actions de campagne. A part à Strasbourg, la question du tirage au sort national n’y fait pas débat. Pour tous les autres collectifs locaux, elle représente aujourd’hui un acquis.
C’est ce qui me fascine dans #MAVOIX, quand un sujet est mûr, les choses se font d’elles-mêmes. Un chemin se dessine. Des volontaires se proposent pour le mettre en œuvre.
Et pour répondre à ta remarque @evy, ce n’est encore jamais arrivé qu’une tâche se retrouve sans personne pour s’en occuper (et même lorsque l’un de nous renonce, un.e autre prend sa place, c’est par exemple le cas sur le chantier site Internet ouvert à la réunion de fin novembre)
La solution qui semble la plus facile n’est pas forcément la bonne.
Je vais prendre un exemple : le plus simple et le plus efficace pour collecter des fonds pour nos campagnes aurait été de créer un parti, notamment car cela aurait permis de faire la péréquation entre les circonscriptions. Cette solution avait ma préférence.
Ce n’est pas la voie qui a été privilégiée, car même si elle était plus simple, elle correspondait moins à l’ADN #MAVOIX que le fait de ne pas avoir de structure autre que les mandataires financiers des candidats, pour tout une série de raisons notamment en termes de rapport au pouvoir et à l’argent et car nombre d’entre nous étaient particulièrement attachés au fait que #MAVOXI ne soit pas un parti.
Il n’y a pas eu de vote, personne n’a cherché à imposer son point de vue, c’est juste le chemin qui s’est offert à nous. Nous l’avons choisie en nous faisant confiance. A #MAVOIX, il n’y a pas de vérité, il n’y a que des expériences. Nous essayons cette voie.
Peut-être nous rendrons nous compte que c’était une erreur.
De la même façon, personne ne peut dire aujourd’hui que le tirage au sort national est la solution parfaite. Mais pour toute une série de raisons, il semble aujourd’hui avoir plus d’avantages que d’inconvénients par rapport à nos objectifs (j’en rappelle quelques uns ici : Tirage au sort : Date nationale ou locale ? - #147 par tielpi
La seule façon de décider, c’est de se confronter au réel, d’être dans l’action. C’est ce qui a fait la force de l’expérience de Strasbourg : faire passer #MAVOIX de la théorie à la pratique.
C’est aussi ce qui avait causé un peu de tension en juin : ceux qui font prennent des décisions, quitte à se tromper et à corriger le tir après. Et c’est normal. C’est un processus bien connu dans les organisations, même les plus horizontales (voir notamment le livre de Frédéric Laloux, Reinventing Organizations, Vers des communautés de travail inspirées, en particulier p150-154 et 196-200)
Une bonne illustration de cela, ce sont les stickers #MAVOIX : si @quitterie n’en avait pas pris l’initiative et ne s’en était pas occupé de A à Z, de la collecte, aux relations avec l’imprimeur, les stickers n’existeraient pas. Et oui, ils sont un peu verts… mais ils existent et on a appris de cette expérience (ne jamais envoyer à un imprimeur de fichier en RVB) !
Un autre exemple : au cours d’une conversation estivale, certains ont fait part du besoin de se parler régulièrement entre groupes locaux pour échanger. Manuel s’est proposé pour animer un hangout groupes locaux tous les 15 jours à partir de la rentrée. Personne n’était certain que c’était une bonne idée. Et pourtant, le résultat est là. Depuis la mise en place de cette réunion, les groupes locaux se sont multipliés et c’est devenu un lieu d’échange important.
#MAVOIX, c’est une expérience qui vit par ceux qui la mettent en place, concrètement. Elle est à la fois le fruit de nos discussions, elles sont essentielles, et des compétences que chacune et chacun apporte à l’expérience, elles sont uniques.
Le caractère organique de notre fonctionnement peut faire peur. Mais jusqu’ici, ça a marché et je suis personnellement convaincu qu’il est notre principale force. A chacun.e de nous d’accepter de ne pas tout contrôler, de faire confiance à celui qui fait.
Les semaines passant, nous allons être de plus en plus dans l’opérationnel. La confiance sera d’autant plus déterminante. Si cela a marché, à Strasbourg, c’est d’abord pour cela. Nous avions réussi, de façon assez organique là-aussi, à instituer un lien de confiance fort entre l’équipe de Paris et l’équipe de Strasbourg. Chacun.e savait ce qu’il avait à faire et le faisait. Les compétences étaient utilisées au mieux.
L’appel à candidature et la procédure de tirage au sort ont fait l’objet de nombreuses discussions. Ce sera encore le cas lors du week-end #MAVOIX globale de La Rochelle, où ils devront être finalisés.
Pour te répondre @manudu95, c’est là que finira l’itération car elle devra laisser la place à l’action. La diffusion de l’appel à candidature est prévu de longue date pour la fin janvier.
Et même si ce n’est pas parfait, ça aura le mérite d’exister, comme à Strasbourg. C’est ce qui fait la force de #MAVOIX par rapport aux autres mouvements citoyens : parler moins, agir plus ! Préservons-la…
Il reste moins de 150 jours avant le 1er tour, autant dire que c’est demain ! Et il y a tant à faire…