Bonjour @etnbrd et bienvenue sur #MaVoix (et bienvenue dans cette réflexion collaborative autour de la création d’un outil de débat massif).
Je vais essayer de répondre point par point à votre long et intéressant message.
C’est exactement ce que nous avions en tête en nous lançant dans l’aventure. Néanmoins nous n’avons encore pas trop réfléchi sur cet aspect à part les points que je vais préciser par la suite.
Vous avez pointé du doigt un point essentiel qui est d’éviter les redondances ou les superpositions.
Pour le moment nous y répondons par les propositions suivantes :
- Lors de la création d’une « réaction » (tout est « réaction » pour nous), en fonction du texte saisi, et à la manière de StackOverflow ou Discourse, nous présentons toutes les réactions qui « ressemblent » à ce qui est en train d’être saisi (j’imagine qu’ici nous aurons besoin de machine learning en effet, ou en tout cas d’algos de matching puissants).
- Avant de pouvoir réagir à une réaction (ou au document / site web / question initial/e), il est nécessaire que l’auteur de cette future nouvelle réaction ait d’abord lu l’ensemble (ou un seuil important s’il en existe trop) des autres réactions attachées à celle à laquelle il souhaite réagir [1].
- Pour s’assurer de cette lecture, par défaut il sera nécessaire d’afficher sur son écran la réaction un temps tenant compte de la longueur du texte de la réaction (adapté pour une rapidité de lecture moyenne).
- Ce moyen étant un peu limité, nous proposons également (dans notre future maquette) que l’auteur d’une réaction puisse créer un formulaire de vérification de lecture qui sera attaché à sa réaction. Dès lors, la vérification par temps de lecture sautera pour cette réaction, et la bonne lecture de la réaction sera assurée par une réponse correcte au formulaire. [2]
Globalement, nous essayons de faire en sorte que les utilisateurs privilégient le temps de réflexion et d’analyse ainsi que la qualité versus la quantité de réactions.
Pour se faire :
- Chaque utilisateur bénéficiera d’un nombre limité d’actions par jour (symbolisées par des « points d’actions » qui sont gagnées à la hauteur d’1 point par heure jusqu’à un seuil max).
- Le seuil max de ces points d’actions serait en fonction des points de profil de l’utilisateur (suivant un algorithme logarithmique des points de profils qui vont avoir tendance à être exponentiel - comme on peut le constater sur StackOverflow) avec une limite max pour tout le monde à 24.
- On gagne des points de profil en fonction des jugements « réaction de qualité » / « réaction pas de qualité » proposés par d’autres utilisateurs sur nos réactions, et validées par le score d’adhésion (d’accord / pas d’accord) d’autres utilisateurs. Chacun de ces jugements est une nouvelle réaction en soit et peut donc amener à un débat.
- En effet, chaque réaction aura 3 scores :
- Le score d’adhésion qui agglomérera les réactions d’accord / pas d’accord à cette réaction, ainsi que les scores d’adhésion de toutes les réactions filles (à la manière du calcul de score d’Argüman)
- Le score de qualité propre à cette réaction (qui sera le résultat des scores d’adhésion des réactions « réaction de qualité » / « réaction pas de qualité » et tiendrait peut-être compte des points de profil de l’auteur, idée en discussion)
- Le score de qualité « englobant » ( = score de qualité de la réaction + du sous-arbre) créé par cette réaction (afin d’avoir un aperçu de la qualité du débat que cette dernière a amené)
Comme tout semble reposer sur le jugement de qualité, voici ce qui se passe quand l’on tente de créer une telle réaction :
- Nous sommes amenés à cocher les points de la « charte de qualité » auquel la réaction participe ou contrevient. Ceci étant en soi une réaction, ça pourra faire l’occasion d’un débat. Le but ici : rester factuel (du mieux qu’on peut en tout cas).
- En cas de jugement « pas de qualité » l’auteur pourra également signaler un sophisme (parmi un ensemble à déterminer, mais éventuellement basé sur cet excellente infographie). [3]
La « charte de qualité » reste encore à créer, et nous avons besoin d’aide sur ce dernier point (ainsi que sur la sélection des sophismes) pour la constituer. Dans l’idée, je pense qu’il faudra s’appuyer sur la « Communication Non Violente » pour l’établir.
Peut-être, et dans ce cas nous permettons d’inclure les références à ces débats extérieurs via l’ajout de liens comme source.
Tout à fait et c’est pour ça que dans l’outil de réaction que nous avons pensé, nous pouvons juste cliquer sur « commenter » (en jaune en bas, avec une icône de texte) pour simplement commenter et rajouter une réaction qui n’est ni « d’accord » ni « pas d’accord » mais autre. On peut également la compléter avec une notion d’émotion, je vais y revenir.
Intéressant, c’est exactement le but final d’un débat en mode « REDICO » dont un exemple est ici : mesurer de manière chiffrée l’écart d’opinion entre 2 participants, 2 à 2.
Nous y avons réfléchi déjà, et nous n’avons pas su quoi faire de ce chiffre (que l’on peut néanmoins obtenir dans notre outil grâce aux choix d’accord / pas d’accord notamment).
Concernant les réactions à afficher en priorité pour le moment nous sommes partis sur :
- La réaction « pas d’accord » avec le plus gros score de qualité englobant
- La réaction « d’accord » avec le plus gros score de qualité englobant
- Les 2 réactions neutres avec le plus gros score de qualité englobant
- 2 réactions au hasard parmi celles qui ne sont pas visibles (afin de donner sa chance à des réactions / idées novatrices)
Nous avons réfléchi à ça lors de notre dernière réunion et voici ce que nous avons conclu :
- Possibilité de signaler que la modif n’est que grammaticale / orthographique (auquel cas, aucun impact) => workflow de validation par des utilisateurs agrémentés
- Si la modif n’est pas que grammaticale / orthographique, ça crée une nouvelle réaction attachée à la source. Un lien existe avec l’ancienne version. Seule la nouvelle est présentée (un lien pointe sur l’ancienne tout de même). Toutes les réactions liées apparaissent maintenant de manière “atténuée” et leurs auteurs sont notifiés pour choisir de garder attachée la réaction, ou de la supprimer de la nouvelle version (action “gratuite”). Le score de la nouvelle est calculé avec un % en moins de l’ancien correspondant au % de texte modifié dans la nouvelle version (jusqu’à rattachement ou détachement des réactions liées). N’importe qui avec un score de profil ou un badge adapté peut également proposer ce détachement ou rattachement (qui va s’opérer au bout de 2 ou 3 utilisateurs proposant ce détachement ou rattachement s’ils vont dans le même sens).
C’est tout l’objectif de la partie « haute » de l’outil de réaction : cocher l’ensemble des émotions qui nous animent lors de l’écriture de notre réaction. On peut même réagir à son propre texte, histoire de donner un aspect « communication non verbale » à notre texte (émotions qui seront visuellement intégrées dans le texte après la partie sélectionnée).
Une réaction ou plusieurs de type « émotions seules » est « gratuite » (en point d’action) puisqu’elle n’amène à priori pas de nouveau noeud de débat, mais pourra être affiché grâce à des outils spécifiques dans la barre d’outil à gauche (du type « je veux voir dans le texte, les passages auxquelles les personnes ont le plus ri », etc).
D’ailleurs, là encore nous avons besoin d’aide pour sélectionner les émotions nécessaires et suffisantes pour exprimer notre ressenti. Quelqu’un s’y connait dans la science des émotions ? Sinon il y a cette vidéo mais qui semble indiquer globalement qu’il existe peu d’« émotions de base ».
Plus globalement, nous pensons que l’outil doit permettre l’acquisition par les utilisateurs de plus de connaissance autour de la science des débats, et permettre ainsi en soi au caractère de plus en plus constructifs des débats.
À nous donc d’éplucher cette science et d’en servir un maximum de clés
[1] Idée inspirée par la loi 13 de l’excellent système de débat du REDICO pensé par « Les Sceptiques du Québec », mais également de cette vidéo
[2] Idée inspirée par un média norvégien, info relayée par le blogueur Korben
[3] Idée inspirée par Argüman