Plan B - Et si le hack échoue ?

Il ne faut pas « trop » compter sur les députés élus cette fois. C’est souvent un piège de la participation des citoyens: dès que l’on s’aperçoit que ce n’est « que » consultatif, ça démobilise. Ou alors, il faut le dire dès le départ.

C’est bien parce qu’on ne peut pas compter sur le fait que d’autres députés répercutent le résultat du vote plateforme qu’on a essayé de faire élire les nôtres. On est plus cohérents en ayant essayé, je pense.
On est passé assez loin de l’élection effective de nos candidats, ce qui peut interroger sur les paramètres de l’expérience de notre côté; tout en étant conscients que le scrutin majoritaire et l’existence d’une « vague » en faveur d’un camp ont tendance à écraser les autres candidatures, surtout cette fois-ci.

Il peut cependant y avoir des députés qui vont ponctuellement regarder ou même suivre les résultats, notamment quand ils n’ont pas d’avis tranché ou imposé.
D’autant que la majorité est très importante, ce qui peut autoriser des voix variées au sein de celle-ci sans mettre ses chefs en difficulté d’autant que les engagements de ces élus ne portent que sur les points « essentiels » du programme de leur camp, pas les points accessoires, les amendements, les futurs projets ne correspondant pas au programme (arrivant plutôt en fin de mandat, ceux-là)…
Alors c’est sûr qu’avoir une partie de la majorité (ou p.ex. le groupe Modem) qui voterait par moments suivant les résultats de la plateforme au lieu de tous voter « pour », ça peut avoir un côté hypocrite de leur part mais si on avait eu quelques élus, on n’aurait pas non plus eu de rôle de bascule du résultat final…

Techniquement, on peut à chaque vote, de façon automatisée par la plateforme, envoyer un mail (chaque député a une adresse mail @assemblee-nationale.fr trouvable sur le site de l’Assemblée) pour proposer de participer, de s’engager à l’avance à suivre le résultat plateforme puis un second pour indiquer le résultat et la consigne de vote, d’une part pour ceux peu nombreux qui se sont engagés à la suivre, d’autre part avec une répartition sur 577 députés (en cohérence bien sûr pour ceux qui se sont engagés, on ne leur donne pas deux consignes différentes), en publiant le tout (un tableau à télécharger, un tweet pour l’indiquer), bref ce n’est pas très compliqué.

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J’entends, mais je ne suis pas sûr. Il y a tout une tendance je dirais de groupes d’influences plutôt de gauche, qui veulent reconstruire le PS sur d’autres bases, etc… et qui sont sur les moyens d’interpeller les élus sur des mesures « basculantes » et je n’en suis pas, personnellement.
J’ai plus de sympathie sur le point de vue d’un Edgar Morin qui pense qu’il faut construire en parallèle notre propre système, sans présomption sur ce que ça donnera, dans lequel se situe parfaitement MAVOIX, on travaille sur une partie précise d’un ensemble, et il y a un jour, comme aujourd’hui, où l’on voit qu’on peut collaborer à une oeuvre commune, sans abandonner notre posture.
Les élus viendront bien assez tôt d’eux mêmes si ça marche et qu’on a de la visibilité, n’en doutons pas. On aura plus de mal à garder notre indépendance qu’à les intéresser;)

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Il faut discuter de vive voix pour bien se comprendre… J’aurais bien été partant pour vous retrouver le 22 juin au Ground control mais ce ne sera pas possible malheureusement.

J’avoue que pour le moment, le point de vue que je partage le plus est celui de @LCM sans rien exclure des autres qui me semblent dignes d’intérêt. Tout ça prend de la tournure :slight_smile:

Pour reformuler plus politiquement ce que je disais:
A-on monte la plateforme de vote, ce qui permet de montrer que c’est possible: c’est la suite de l’expérience, ça existe, on le vit (au passage, le fait de ne pas avoir la plateforme à montrer a dû ne pas aider électoralement, même si le rouleau compresseur « en marche » aurait quand même joué…)

B-on tient les députés informés du résultat et on leur donne la possibilité de prendre ponctuellement un engagement « mavoixien » (vote suivant le résultat plateforme) sur les votes qu’ils veulent, ce qui permet:
-de renforcer l’intérêt de l’expérience pour les votants: le résultat de leur vote est transmis aux députés et connaissable de tous
-de faire que les députés ne puissent pas dire qu’ils ne savaient pas (techniquement, il faut probablement clôturer le vote assez tôt)
-de voir ce que des députés « classiques » font de nos votes et des consignes qui s’ensuivent: l’expérience pourra aboutir à montrer qu’ils ne suivent pas la volonté populaire exprimée, ce qui ne serait pas surprenant puisqu’on pourrait dire que ce ne sont pas « les bons » élus.

Ne pas faire la plateforme, au point où on en est, serait vraiment trop dommage (non?), d’autant qu’on a eu l’impression de ne pas en être loin.
Les principaux soucis sont l’identification des votants et, plus politique, le noyautage (comment le prévenir, le repérer, le corriger… il y a un fil dédié)

Ne pas publier le résultat auprès des députés et du grand public serait dommage aussi, pour l’intérêt du vote et aussi parce que ce serait aux antipodes de la transparence qu’on prônerait. Et puis bon, on sera au courant de ce que décide l’Assemblée officielle, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas réciproque.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas aussi des liens plus « souterrains » ou particuliers avec d’autres mouvements citoyens.
Ni qu’il faut se faire des illusions sur ce que vont faire les députés et les media de notre plateforme et du reste: dans un premier temps, pas grand’chose possiblement. Plutôt dans l’état d’esprit de dire ce qu’on a à dire (en tant que votant plateforme, que pétitionnaire le cas échéant, que citoyen-électeur lambda) et faire ce qu’on pense juste, comme tout le monde, et puis voila. Il ne s’agit pas d’influencer Untel dans tel sens, c’est certes possible par ailleurs mais c’est une autre histoire.
En quelque sorte, on construit un monde parallèle comme la deuxième rive d’un canal, les deux rives se voient sans beaucoup de possibilités de se rejoindre, il y faut un pont - ou une écluse, où le terrain fait que tout le monde doit changer de niveau.

Pour revenir sur la fameuse fable du colibri, elle a sûrement son côté gnangnan mais n’oublions pas qu’elle a avant tout un côté militant, pour dire à celui qui se sent un peu seul à bien faire: « continue, ce serait aux autres de faire comme toi et pas à toi de t’arrêter » (et aux autres, qu’ils devraient s’y mettre). Alors, effectivement, il y a un moment de bascule où le troupeau va suivre le colibri, parce qu’il a compris le problème, parce qu’il sent que c’est le moment où il peut y faire quelque chose. Et ce moment où « ça prend » n’est pas toujours prévisible. Et probablement que le colibri-précurseur y est pour quelque chose. Peut-être qu’il a senti avant d’autres, trop tôt peut-être en un sens (mais il en faut), ce qu’impliquait la situation: un besoin et une possibilité.

Nous-même (société… et MaVoix) sommes un peu le fruit de quelques évolutions:

technologique puisque l’Internet, a fortiori sur mobile (je n’y suis guère mais je constate), rend possible une communication universelle et instantanée avec toute personne, base de données, algorithme…

sociétale dans la mesure où, les libertés politiques et celles induites par la technologie (télécommunication mais aussi transport) ayant infusé, on en arrive à un moment où tous les cadres (famille, village, idéologie, nation,…) peuvent devenir facultatifs. Même si parfois se recréent de nouvelles règles, qui sont parfois les anciennes réinventées ou inversées.

économique: il est difficile de croître indéfiniment dans un monde fini, que la croissance économique peut être plus forte dans les pays moins « avancés »… Ce qui tend à casser les liens entre les protagonistes: partager un gâteau dont certaines parts fondent, ça devient compliqué.

côté difficultés:
-l’affaiblissement des appartenances peut créer des souffrances. Parce que la « société liquide » manque de points d’appui solides (pouvoir faire confiance à des personnes ou des idées, ne pas se faire éjecter,…) dont on a parfois besoin: « parfois » seulement, c’est encore à la carte en réalité…
-il y a une crise du résultat politique, lié au contexte économique délicat

politiques: -les libertés affirmées notamment en 1789 semblent acquises ou tout comme, du moins dans les grandes lignes.
-l’appartenance à une communauté (nationale ou autre échelon) et encore plus à la mouvance d’un parti politique ou autre organisation tend à se relativiser, conséquence directe du point sociétal cité plus haut. (Au point qu’électoralement, les partis « traditionnels » tels qu’ils existaient lors de l’élection de Giscard ont beaucoup de plomb dans l’aile. Et que les naissances de MaVoix, de la France Insoumise et d’En Marche, équivalents pour ces deux derniers des espagnols Podemos et Ciudadanos qui ont émergé quelques années avant, sont quasi simultanées)
-la démocratie représentative perd de sa justification: « on ne peut pas faire voter tout le monde sur tout, donc on élit des représentants » devient « on ne pouvait pas (etc) mais en fait maintenant on peut mais, euh, hem, on ne va trop rien en faire pour le moment »: ah bon?

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ce serait intéressant d’en discuter de vive voix… Mon point de vue : Je suis dans un travail de reliance entre mouvements depuis 2 ans plein. Parmi l’ensemble des mouvements se disant citoyens, et faisant un constat similaire des enjeux et dangers du moment, il y a deux tendances « majeures » :

  • L’une, traditionnelle, relativement conservatrice, pense qu’on ne peut changer le système que de l’intérieur. Et qu’il faut donc « interpeller » les candidats aux élections, puis les élus, avec des pétitions, des déclarations, des mesures « basculantes », en ce qu’à elles seules elles sont sensées inverser la tendance mortifère du néo libéralisme ambiant. L’idée est surtout de refaire une gauche, plutôt socialiste, tendance raisonnable, d’y incorporer les mouvements de la transition, Colibris, Alternatiba, villes en transition, etc…
  • L’autre, dont je pense, nous faisons partie, est plus « révolutionnaire » dans le sens où l’ont utilisé Loïc Blondiaux et Armel Le Coz l’année dernière, pensent qu’il faut renouveller, non seulement les têtes et les valeurs de l’institution, mais aussi l’institution elle-même, et donc qu’on ne peut le faire de l’intérieur.
    Ainsi #MAVOIX est un « hacking », et non une volonté de prendre le pouvoir au parlement.

En bref, l’une des particularités marquantes de #MAVOIX, et c’est bien reçu à l’extérieur, est son indépendance à l’égard du système en place. Ni pour , ni contre, à côté.
Si on cible les députés pour notre plateforme, on perd notre indépendance. Les résultats doivent être accessibles à tous, y compris, donc, à nos élus, qui en feront ce qu’ils veulent.
Les interpeller nous fera rentrer dans une catégorie « pragmatique » qui vise à jouer le jeu des partis les uns contre les autres, alors que nous voulons interpeller tous les citoyens, de quelques bords qu’ils soient.

Je pense cette position très importante à tenir, et au passage, sortant d’un week end international du mouvement municipaliste à Barcelone, je ne vois pas de relation entre « en Marche », Podemos ou Ciudadanos, mais vraiment pas, et limite avec Mélenchon non plus. En tant qu’initiative, tenons nous à l’écart des partis politiques, et particulièrement de ceux qui jouent le « citizen washing »…

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il y a une [ébauche] de pages sur le sujet dans le wiki, ici : http://wiki.mavoix.info/index.php/Catégorie:Mouvements_similaires (mais bon, on est loin de l’étude de concurrence - ou de congruence)

@Didierf, tu peux balancer des refs concernant le/les « shadow parliament » dont tu parles ? Idem pour les initiatives Belges ? et Chambérienne :wink: ?

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on se voit le 21, on revient avec tout, après reste à a construire

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Deux nouveautés semblent emmêlées dans MAVOIX: (1) le tirage au sort des candidats (2) l’utilisation d’une plateforme internet pour une consultation des citoyens. Certes elles peuvent être complémentaires mais ces idées sont indépendantes l’une de l’autre. L’une n’a pas besoin de l’autre pour exister.

Il est donc possible de travailler indépendamment sur ces deux choses, non? L’idée (2) peut être testée et montrée à nos députés fraîchement élus. Et comme le dis @LCM, il aurait été convaincant de voir la plateforme en action. Cette idée semble aussi avoir attirée beaucoup de monde vers MAVOIX, en particulirer les technophiles.

L’idée (1) pourrait d’après moi transformer nos démocraties et comme beaucoup le soulignent, introduire de la nouveauté dans nos systèmes politiques. Cette idée pourrait aussi être appliquer à d’autres élections encore plus locales (ex: municipales).

Serait-il intéressant de séparer ces deux idées et de travailler indépendamment dessus?

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On va en débattre la semaine prochaine.

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Je pense que pour ces 3 citations, le projet de création d’un outil pour débattre de manière constructive pourrait y répondre. Je remets un lien vers celui-ci pour celles et ceux qui l’auraient loupé :

Pour le coup, la meilleure ergonomie à laquelle j’ai pu assister lors de notre phase d’analyse de l’existant est celle de Nova-Ideo :

De plus, elle semble Open Source d’après le GitHub du projet.

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Didierf, super intéressant. je serai bien venue à cette première réunion mais ne suis pas dispo le 22 juin… et je prends conscience aujourd’hui 'mieux vaut tard que jamais hein !) de l’importance de suivre les échanges sur le forum mais c’est colossal !!!

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On t’aime quand même… Tu sauras tout

Quelque chose a changé dans la stratégie de Parlement & Citoyens : « suite à la campagne #FaisonsLaLoi qui a enregistré l’engagement de 250 candidats aux élections législatives autour des principes de participation et de transparence », et après une traversée de la France - soutenue entre autres par Colibris - l’objectif est ce 19 juin de présenter aujourd’hui les 25 députés signataires de sa charte. Chacun de ces parlementaires s’engage à associer les citoyen(ne)s à la rédaction des rapports et des propositions de loi dont il/elle serait l’auteur(e) ainsi que les projets de loi dont il/elle serait désigné(e) rapporteur(e)". Un progrès sensible car rien avant cette charte ne rendait « obligatoire » cette collaboration député/citoyen. Parmi les député(e)s on ne s’étonnera pas de trouver une majorité de « La République En Marche ! ». D’autres dispositifs décrits sur le site. Et ce n’est qu’un début…
https://www.parlement-et-citoyens.fr/blog/bilan-de-campagne-lundi-19-juin

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@ColinMaudry J’ai enfin retrouvé la contradiction ; dans l’explication de @tielpi sur le financement de #MaVoix :

MAVOIX n’est pas un parti politique, à la fois car c’est une expérience qui n’a pas vocation à s’inscrire dans la durée et parce que le système de financement des partis tel qu’il existe aujourd’hui a tendance a transformé ceux-ci en banque

C’est pourquoi je pensais que la question de l’après-2017 ne se posait pas.

Ce serait une contradiction si @tielpi avait affirmé, plus ou moins au même moment, à la fois

  • que MAVOIX n’a pas vocation à s’inscrire dans la durée
  • que MAVOIX a des projets d’avenir

Étant donné que les propos que tu cites datent d’octobre 2016, plutôt que de contradiction on peut changer de changement d’avis. Et encore, ces propos n’engageaient que lui, pas le collectif, c’était sa vision des choses.

Pour parler du groupe rennais dont je fais partie : maintenant que la campagne est finie on a des idées pour faire perdurer notre activité MAVOIX dans la région rennaise, mais ce sont des idées que nous avons eu très récemment, à la lumière des enseignements que l’on tire de notre campagne électorale.

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Une vision qu’on retrouve tout de même à la page 77 du guide de campagne, qui selon le wiki fait toujours référence. En revanche je ne trouve nulle part dans les documents collectifs de #MaVoix trace d’un changement d’avis en faveur de projets d’avenir.

Non, mais certaines personnes, ici-même, prennent des initiatives pour faire perdurer le projet. Donc en pratique, MAVOIX continue, malgré la fin des élections.

Les documents que vous citez ne sont pas des règles, ce ne sont que des guides. Ce sont les initiatives individuelles qui définissent ce guide de campagne et pas l’inverse. Un nouveau cycle d’idées, de débats et d’actions commence, qui, à terme, alimentera probablement une mise à jour des « documents collectifs ».

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J’ai bien hâte de voir comment ce nouveau cycle de débats va surmonter les contradictions auxquelles se heurte déjà #MaVoix (centralisé ou pas, horizontal ou pas, qui cherche du financement ou pas, qui dure ou pas, qui veut gagner les élections ou pas…)

Encore une fois, pour qu’il y ait contradiction, il faut qu’il y ait simultanéité des propos et qu’il s’agisse, compte tenu de la nature granulaire du mouvement, de la même personne.

Sinon, c’est une évolution, un changement d’avis.

Je pense que lorsque vous aurez intégré que MAVOIX est en perpétuelle évolution et que ce n’est que la somme d’initiatives individuelles, il vous sera aisé de comprendre qu’il n’y pas de contradiction : juste des personnes qui tentent quelque chose, et parfois, d’autres tentent le contraire. Comme ça on apprend davantage :slight_smile:

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Oh vous savez, quand on a la volonté de construire on peut surmonter beaucoup de choses :slight_smile:

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