Pour reformuler plus politiquement ce que je disais:
A-on monte la plateforme de vote, ce qui permet de montrer que c’est possible: c’est la suite de l’expérience, ça existe, on le vit (au passage, le fait de ne pas avoir la plateforme à montrer a dû ne pas aider électoralement, même si le rouleau compresseur « en marche » aurait quand même joué…)
B-on tient les députés informés du résultat et on leur donne la possibilité de prendre ponctuellement un engagement « mavoixien » (vote suivant le résultat plateforme) sur les votes qu’ils veulent, ce qui permet:
-de renforcer l’intérêt de l’expérience pour les votants: le résultat de leur vote est transmis aux députés et connaissable de tous
-de faire que les députés ne puissent pas dire qu’ils ne savaient pas (techniquement, il faut probablement clôturer le vote assez tôt)
-de voir ce que des députés « classiques » font de nos votes et des consignes qui s’ensuivent: l’expérience pourra aboutir à montrer qu’ils ne suivent pas la volonté populaire exprimée, ce qui ne serait pas surprenant puisqu’on pourrait dire que ce ne sont pas « les bons » élus.
Ne pas faire la plateforme, au point où on en est, serait vraiment trop dommage (non?), d’autant qu’on a eu l’impression de ne pas en être loin.
Les principaux soucis sont l’identification des votants et, plus politique, le noyautage (comment le prévenir, le repérer, le corriger… il y a un fil dédié)
Ne pas publier le résultat auprès des députés et du grand public serait dommage aussi, pour l’intérêt du vote et aussi parce que ce serait aux antipodes de la transparence qu’on prônerait. Et puis bon, on sera au courant de ce que décide l’Assemblée officielle, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas réciproque.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas aussi des liens plus « souterrains » ou particuliers avec d’autres mouvements citoyens.
Ni qu’il faut se faire des illusions sur ce que vont faire les députés et les media de notre plateforme et du reste: dans un premier temps, pas grand’chose possiblement. Plutôt dans l’état d’esprit de dire ce qu’on a à dire (en tant que votant plateforme, que pétitionnaire le cas échéant, que citoyen-électeur lambda) et faire ce qu’on pense juste, comme tout le monde, et puis voila. Il ne s’agit pas d’influencer Untel dans tel sens, c’est certes possible par ailleurs mais c’est une autre histoire.
En quelque sorte, on construit un monde parallèle comme la deuxième rive d’un canal, les deux rives se voient sans beaucoup de possibilités de se rejoindre, il y faut un pont - ou une écluse, où le terrain fait que tout le monde doit changer de niveau.
Pour revenir sur la fameuse fable du colibri, elle a sûrement son côté gnangnan mais n’oublions pas qu’elle a avant tout un côté militant, pour dire à celui qui se sent un peu seul à bien faire: « continue, ce serait aux autres de faire comme toi et pas à toi de t’arrêter » (et aux autres, qu’ils devraient s’y mettre). Alors, effectivement, il y a un moment de bascule où le troupeau va suivre le colibri, parce qu’il a compris le problème, parce qu’il sent que c’est le moment où il peut y faire quelque chose. Et ce moment où « ça prend » n’est pas toujours prévisible. Et probablement que le colibri-précurseur y est pour quelque chose. Peut-être qu’il a senti avant d’autres, trop tôt peut-être en un sens (mais il en faut), ce qu’impliquait la situation: un besoin et une possibilité.
Nous-même (société… et MaVoix) sommes un peu le fruit de quelques évolutions:
technologique puisque l’Internet, a fortiori sur mobile (je n’y suis guère mais je constate), rend possible une communication universelle et instantanée avec toute personne, base de données, algorithme…
sociétale dans la mesure où, les libertés politiques et celles induites par la technologie (télécommunication mais aussi transport) ayant infusé, on en arrive à un moment où tous les cadres (famille, village, idéologie, nation,…) peuvent devenir facultatifs. Même si parfois se recréent de nouvelles règles, qui sont parfois les anciennes réinventées ou inversées.
économique: il est difficile de croître indéfiniment dans un monde fini, que la croissance économique peut être plus forte dans les pays moins « avancés »… Ce qui tend à casser les liens entre les protagonistes: partager un gâteau dont certaines parts fondent, ça devient compliqué.
côté difficultés:
-l’affaiblissement des appartenances peut créer des souffrances. Parce que la « société liquide » manque de points d’appui solides (pouvoir faire confiance à des personnes ou des idées, ne pas se faire éjecter,…) dont on a parfois besoin: « parfois » seulement, c’est encore à la carte en réalité…
-il y a une crise du résultat politique, lié au contexte économique délicat
politiques: -les libertés affirmées notamment en 1789 semblent acquises ou tout comme, du moins dans les grandes lignes.
-l’appartenance à une communauté (nationale ou autre échelon) et encore plus à la mouvance d’un parti politique ou autre organisation tend à se relativiser, conséquence directe du point sociétal cité plus haut. (Au point qu’électoralement, les partis « traditionnels » tels qu’ils existaient lors de l’élection de Giscard ont beaucoup de plomb dans l’aile. Et que les naissances de MaVoix, de la France Insoumise et d’En Marche, équivalents pour ces deux derniers des espagnols Podemos et Ciudadanos qui ont émergé quelques années avant, sont quasi simultanées)
-la démocratie représentative perd de sa justification: « on ne peut pas faire voter tout le monde sur tout, donc on élit des représentants » devient « on ne pouvait pas (etc) mais en fait maintenant on peut mais, euh, hem, on ne va trop rien en faire pour le moment »: ah bon?