Bonjour à tous,
[mode pavé on] Je serais vous, lancerais un café
Suite à nos différents questionnements et au petit bazar généré lors du hangout de jeudi soir dernier, MV95 vous doit à tous un retour sur notre décision finale. (rappel de l’épisode précédent, ici)
Donc comme convenu, j’ai rapporté auprès de mes compères je pense l’essentiel de la conversation qu’on a pu avoir tous ensemble jeudi soir. On a pris le temps nécessaire pour réfléchir, échanger, se décider et vous faire ce retour.
Pour reprendre donc le fil de l’histoire, MAVOIX95 avait émis l’idée de co-construire une profession de foi différente et celle issue du travail commun national.
Alors, petit rappel des raisons, qu’on soit clair, pourquoi diable une idée aussi tordue?
D’abord par ignorance:
On s’est réveillé très tard, en prenant connaissance du modèle existant, et en même temps du fait qu’on pouvait très difficilement en fin de processus remettre en cause autre chose que des détails. N’ayant pas pris part aux discussions (La Rochelle sans nous, Béziers sans nous, 3 hangouts sur 4 sans nous), et n’ayant pas lu l’intégralité de la prose disponible sur le forum…
Bref, on débarquait, et on était à la rue sur le sujet. Clairement. [smileymeaculpa]
Ensuite, par conviction:
Oui, parce que si on était dans les choux niveau profession de foi, on était pas trop mal coté échange, discussions et publicité autour de MAVOIX. Et à répandre la bonne parole, on s’est aperçu du besoin ÉNORME d’expliquer, en détail, de répondre aux questions, de faire comprendre par l’exemple… Car MAVOIX est une idée formidable, mais pas forcément simple d’un premier abord… Il est nécessaire d’y ajouter une pédagogie - sur son principe même, autant que nos institutions et leurs rôles-. Bref. On imaginait une profession de foi autoportante, avec le quoi, comment pourquoi, presque façon fiche technique, pour avoir une chance d’apparaître compréhensible: aussi ne pas se servir du splendide schéma de Claire nous paraissait plus que dommage. Idem pour la génèse du mouvement. Comment (et pourquoi?) ne pas mettre en avant « le texte des bouches », qui a su à lui seul faire venir à MAVOIX si nombreux d’entre nous: du sens, de la poésie, un message qui prend aux tripes, si bien écrit et fondateur du collectif (une video vue par près de 50 000 personnes bon sang!), ne pouvait pas être absent de ce qu’on souhaitait diffuser de MAVOIX!! Si…?? Sur le site on a sous-titré « NOTRE ADN », c’est que le truc compte… alors pourquoi ne pas logiquement l’intégrer??
Et enfin par principe:
Et bien oui, sur l’ensemble des actions entreprises par MAVOIX, le collectif s’exprime. La méthode est celle de la co-construction. Et l’inventivité autant que l’enthousiasme sont les moteurs d’un mouvement partant de ses bases, et de fait, parfois assez logiquement en feu d’artifice difficilement coordonné.
On n’a donc pas eu le moindre complexe à imaginer ce qu’on pouvait faire localement avec nos petits bras, pour répondre à ce qui présentait pour nous une problématique de fond majeure: ne pas « croire » à l’efficacité complète de sa profession de foi, alors qu’imagine que cela sera pour 90% de l’impact chez les électeurs - on n’arrivera pas à croiser les yeux dans les yeux tout le Val d’Oise, même si on se donne comme des oufs- et que ça représente tout de même 60% du budget de la circo, c’est un souci assez sérieux pour qu’on s’interroge.
Alors oui, l’idée de faire notre PF perso, nous ressemblant d’avantage, - ou étant tout simplement la notre-, avait fait son chemin et après avoir vérifier les délais et la faisabilité financière de l’entreprise, un consensus s’était établi sur notre collectif pour nous engager dans cette aventure. On est très consensus dans le 95 Et c’est dans ce sens d’ailleurs que je vous ai présenté la chose lors de ce hangout, en vous demandant vos avis, et conseils dans ce projet compliqué, dans le fond, comme dans la forme. L’idée était de sonder ce que vous en pensiez: en vase clos, on n’a rarement des avis divergents. L’aspect pratique semblait bouclé. Restait à échanger sur le fond, sur cette émancipation rock’n roll, qui nous posait sérieusement question…
Vous nous avez fait part - et on vous en remercie encore - :
- Tout d’abord de votre étonnement pour la démarche, - motivation étrange que de voir se rajouter du travail, alors que le résultat obtenu est, de l’avis de tous, à commencer par MV95, plus que tout à fait convenable - . D’accord là dessus.
- Puis, après avoir compris les causes de notre envie de profession foi made in Val d’Oise, vous nous avez mis en garde contre les possibles ratages et autres difficultés, d’une opération de cowboy de dernière minute. On était alors bien d’accord sur le scabreux (mais tout à fait possible!) de l’affaire. Challenge casse gueule accepted!
- Enfin, vous êtes revenus sur ce qui nous posait principalement problème: la dissociation du processus collectif. Et là, patatra, on était bien d’accord pour dire qu’on était sacrément embêté. Aucune volonté de la part de MV95 de vouloir jouer solo, partir en dissidence pour le fun, ou de s’approprier quoi que soit. On s’en serait tout à fait passé. Mais force était de constater qu’en arrivant aussi tard, il nous était proprement impossible de demander les modifications que nous pensions essentielles. On faisait tous seuls, ou on laissait faire.
Et on a entendu les mots de chacun d’entre vous: « Comment accepter le travail antérieur du collectif, puis n’en prendre aujourd’hui que certains morceaux? » « Vous êtes libres bien sûr, mais quel est le sens? » « MAVOIX n’est pas un supermarché, où on se sert, en ne prenant que ce qui intéresse ». « Pour le travail réalisé par le collectif aussi, un manque de respect, en remettant en cause le boulot fourni ».« Dans MAVOIX, c’est autant le chemin qui compte, que l’objectif; se désolidariser de l’ensemble, c’est ne pas avoir compris MAVOIX »; « Si la possibilité est donnée de faire sa PF en autonomie, c’est pourtant difficile de voir de sens de cette action locale, dans une démarche de co-construction collective nationale »…
On a entendu tous ces arguments. On a beaucoup réfléchi. Beaucoup des mots prononcés ont porté et nous ont convaincus. Ajoutons à cela que la PF finale avait dans le même temps abouti à une version bien différente de celle qui avait fait naître nos doutes. Et qu’enfin, nous ne souhaitions aucunement partir en dissidence, ou faire créer quelques ressentiments que ce soit… Bref, on a voté, et choisi ensemble d’adopter la PF nationale.
Alors maintenant, si on peut se dire que la montée d’adrénaline est terminée. On vous propose de redescendre doucement et de se permettre de prendre un peu de recul face à tout ça. Deal?
Qu’est ce que cela dit de nous?
Qu’avons-nous appris? Et quel enseignement à tirer pour la suite?
Et bien à nos yeux cela repose une question fondamentale: celle du choix et du compromis.
On aurait tout à fait pu s’asseoir sur nos envies, nos souhaits et nos idées, s’il avait fallu les abandonner au profit de celles d’autres, si on avait eu la certitude d’un consensus. Si cela avait été clair que l’ensemble du collectif était d’accord sur la PF nationale, on n’aurait pas bougé un cil et on serait passé à la suite.
Le travail effectué, aussi formidable soit-il, a évolué en fonction des avis et remarques des présents uniquement: être là c’est donner sa voix, et avoir droit de cité. L’absence est cruelle.
Alors oui, le processus est ainsi fait car il faut aller vite, on le sait bien, et qu’on ne peut logiquement demander un avis sur une police de caractère ou la taille d’une image, à 3000 personnes. ça deviendrait compliqué pour avancer. impossible d’accoucher de quoi que ce soit , même. D’où cette autonomie laissée à tout à chacun.
Maintenant, je souhaiterais toutefois que pour les moments clef, des documents fondateurs, ou les interventions décisives, [tirage au sort des députés, profession de foi, définition de politique média à adopter, création de la plateforme numérique à venir…] on se prenne ce temps là, de poser un choix. De demander l’avis à tous pour dégager un accord, un consensus.
Pas pour tout. pas tout le temps. Juste les grands virages. Qu’on soit sûr d’embarquer tout le monde. A mon sens, on a un agenda peinard, sur les 5ans qui viennent, on aura le temps…
Le cœur du collectif est justement fondé sur le besoin de redonner la parole au citoyen, ballotté dans un système qui va trop vite et fait sans lui. Aussi sans doute serait-il intéressant qu’on puisse appliquer en interne, ce qu’on souhaite proposer à la Nation; ce même principe de référendum.
On éviterait à n’en pas douter, les épisodes compliqués comme celui que vient de traverser MV95.
Sinon les sujets se reposeront.
Merci d’avoir lu jusqu’au bout. [smileycoeur] Le café doit être passé là, largement…
(moi je vais m’en reprendre un…) [smileymaldecrane]