Cher Hubert,
Je me permets d’intervenir dans cette discussion, même si, pour une fois, je n’étais pas présent à la réunion jeudi soir. La lecture de ce fil et du compte-rendu donne une idée des échanges, en tout cas celle que peuvent avoir tous ceux qui n’étaient pas présents.
Je suis étonné que tu sois surpris du formulaire que j’ai lu attentivement.
Nous avons pourtant répété depuis le début qu’il y avait 3 conditions à l’ouverture d’une circonscription :
1 - une équipe de campagne pour coller les affiches, faire campagne dans la rue, sur les marchés etc. ;
2 - un.e mandataire financier ;
3 - l’engagement à réunir les fonds pour la campagne.
C’est écrit noir sur blanc dans le kit pour les groupes locaux, depuis le début, à la page sur le rôle des points de contact locaux : « organiser le financement coopératif (2 à 4 000 euros à trouver auprès de petits donateurs) à verser sur le compte tenu par le mandataire financier une fois la.le candidat.e désigné.e. » (p 41 dans la dernière édition)
Tout cela est connu et su. Et tu ne fais partie des derniers arrivés…
C’est donc qu’il y a autre chose. Il me semble qu’il y a une incompréhension sur la façon dont tu vois cet engagement en le situant au niveau individuel, comme tu le fais lorsque tu dis :
Je crois que c’est là que le bât blesse, car personne n’a jamais demandé à qui que ce soit de s’engager individuellement sur le financement de la campagne. C’est un engagement collectif.
C’est comme pour notre rapport aux médias, ou le mandat des futur.e.s député.e.s #MAVOIX : en répartissant la pression sur plein de gens, elle est moins forte.
Et pour ce qui est de savoir qui comblerait un éventuel trou ici ou là, c’est à chaque groupe local de le décider d’une part et d’autre part, il est bien évident que la solidarité jouera entre les groupes et via la plateforme de collecte en cours de développement au niveau national. Mais celle-ci ne doit pas exonérer chacun.e de prendre ses responsabilités. L’argent ne va pas tomber du ciel. Ce n’est pas vrai. Il va falloir bosser pour aller le chercher.
C’est un engagement à prendre au sérieux, c’est vrai. C’est d’ailleurs l’objet de ce formulaire de l’établir. Mais il ne faut pas non plus dramatiser.
Si on reste sur les bases du montant moyen de dons de Strasbourg (37 €), on parle de trouver 2 à 3 personnes par jour pendant la durée de la collecte. Dis autrement, pour un collectif local de 20 personnes, chacun.e doit trouver 3 donateurs/donatrices dans son entourage, en faisant campagne sur les marchés, dans la rue etc.
Je ne peux pas croire que dans une grande ville comme Marseille, avec les réseaux des un.e.s et des autres, il ne soit pas possible de financer une campagne à 3 000 € dans au moins une circonscription.
C’est du travail, certes, mais c’est tout à fait jouable. Il suffit de s’en donner les moyens.
Quant à la question de la visibilité, si l’on avait dû à chaque étape de #MAVOIX se demander si ce que nous imaginions était possible, rien n’existerait aujourd’hui. Oui, ça paraît dingue parfois, mais ça marche !
C’est toujours la même discussion finalement : #MAVOIX, ce n’est pas un concept, une idée jolie qu’on trimballe dans les dîners en ville ou les bistrots de la Canebière. C’est un véhicule électoral.
Et là aussi, l’objectif est clair depuis le début : gagner des circonscriptions lors des élections législatives de juin 2017 pour tenir la promesse #MAVOIX d’introduire une dose de démocratie directe à l’Assemblée nationale. Ni plus, ni moins.
S’il n’y a pas de campagne, il n’y en aura pas. Et si on ne collecte pas d’argent, il n’y aura pas de campagne. L’équation est finalement assez simple. Et personne ne la résoudra à notre place.
Et, oui, une campagne, c’est de la pression. Ça te réveille la nuit, ça t’angoisse parfois. Mais tout cela est largement contrebalancé par le plaisir de la rencontre et l’excitation de ce challenge inédit dans lequel nous nous sommes engagés.
Et si c’est trop dur, on a le droit de se faire accompagner. Pour ce qui me concerne, je le fais. D’autres aussi, sans doute. Mais là encore, personne ne peut faire ce travail à notre place.