Il y a plusieurs réponses à apporter à ta contribution, Kavi, la première étant qu’à priori, et jusqu’à maintenant, dans l’ADN de #MAVOIX, il est clairement écrit « No Deal ». Ce qui pourrait fermer le débat, mais en fait, non;)
Laprimaire et MAVOIX sont loin d’être les seules initiatives "citoyennes à travailler sur les élections quelles qu’elles soient.
Personnellement, je pense que laprimaire.org est taillée pour les municipales, car elle permet la co optation par les habitants de certains d’entre eux, voire une élection sans candidat. Et ça, c’est vraiment novateur. Sur les législatives, je ne vois pas bien, vu le mandat « national » du député.
Si l’on considère les initiatives citoyennes comme faisant toutes partie d’un même « archipel » dont le but final est l’appropriation du pouvoir d’agir et de décider par les citoyens, alors on comprend que le but n’est pas qu’une seule des îles qui la composent gagne la coupe du monde, mais que l’ensemble des expérimentation fasse sens et nombre.
Oui, c’est dur de se sortir de l’ancien logiciel qui se base sur la victoire écrasante d’un parti sur tous les autres. Peut-être que la vraie différence que nous sommes en train de faire émerger, tant chez #MAVOIX que chez laprimaire, ou qu’au sein de la Belle Démocratie, ou d’autres encore, réside dans l’idée, justement, que l’intérêt commun passe par l’expérimentation de plusieurs chemins, de plusieurs méthodes, et que ce sont les résultats de cette expérience toute entière qui permettront aux citoyens de se ressaisir des outils de la décision, et de choisir le mode de gouvernance qui leur semblera le mieux à même de garantir à tous un futur viable.
C’est peut-être en ça aussi que ce mode « expérimental », mot qui refroidit plus d’un interlocuteur quand on lui explique le processus, prend tout son sens. L’expérimentation MAVOIX part d’un point A, un présupposé que les citoyens vont participer au vote sur les lois, voir à en débattre l’écriture, et qu’on peut, de manière numérique, faire voter chaque habitant de ce pays, un individu/une voix, pour aller à un point B, où l’on voit si l’on a réussi à motiver suffisamment de monde pour que la méthode fonctionne.
Il est question, théoriquement, non de remplir l’AN de députés tirés au sort, mais de remplacer cette chambre par une assemblée virtuelle.
La deuxième partie de l’expérimentation, qui partirait du point B, on ne peut l’anticiper, elle dépend largement du retour d’expérience A-B.Si nous avons des députés élus, nous les appuierons, et nous aurons sans doute d’autres champs d’étude.
Je suppose que @thibauld en sera d’accord, laprimaire fait son expérimentation sur les trois élections, propose des alliances pour élargir son champ, fait son travail. Si on voulait fusionner nos méthodes on perdrait la nôtre (personnification) , donc, pas de deal là dessus (cqfd)
En effet un deal signifierait que nous recherchons avant tout à « scorer », on ne gagnerait rien à forcer la participation de quelque manière que ce soit, le but n’étant pas, à l’inverse des partis traditionnels, de faire du nombre à tout prix pour gagner des postes, mais de tester une méthode pour créer de l’expérience. Tout à fait personnellement, je pense qu’il fait se donner le temps de bâtir une base solide, et pas uniquement sur les législatives : je suis convaincu que le « switch » du pouvoir ne pourra se faire qu’au local, voire même au très local. Ce n’est pas le champ de #MAVOIX, mais celui d’autres intitiatives qui sont déjà au travail.
Mais au delà de cette expérimentation principale, ce qu’est en train de mettre en relief #MAVOIX, de façon assez magistrale, je trouve c’est aussi que:
- de plus en plus de gens, lassés de la faillite du système existant, sont prêts à tenter autre chose.
- on peut travailler ensemble dans un projet comme MAVOIX, sans être d’accord sur tout, dans la joie et le respect de l’autre, sans règle ni barrière précise, en laissant place à l’initiative individuelle et confiance à la compétence des autres
- en se basant sur la confiance, ce qui semble totalement naïf pour la plupart de nos contemporains, on permet à chacun de se sentir légitime à avoir un avis, à faire sa part sans contrainte, et pour le moment ça marche.
Pour moi, l’idée de témoigner de cette réussite-là, même si elle se révèle temporaire par la suite, est déjà une fin en soi. Elle permet de dire à ceux qui nous opposent en permanence un « il n’y a pas d’alternative » : on est déjà passés par là, voilà ce qu’on a constaté.
Quitte à ce que le résultat soit négatif.