Hello les bordelai.s.es ! Cool de soulever ce sujet important, ça permet d’approfondir au delà du texte public qui est envoyé à chaque journaliste qui demande une ITW.
En vrac, quelques réflexions. Désolée pour les coquilles et fautes d’orthographe. A dispo pour continuer à échanger si vous en avez envie ;-).
Même avec une règle aussi drastique, ça marche super bien, et je crois qu’on n’a encore rien vu voici quelques articles récupérés : https://www.mavoix.info/ressources-utiles/mavoix-dans-la-presse/
Il y a plein de raisons de ce choix qui fait partie de l’ADN de #MAVOIX depuis le 1er jour.
La toute première réunion avait commencé (alors que personne avait bien compris encore en quoi consistait #MAVOIX : « alors qu’est ce qu’on fait avec les journalistes ? ». Cette question est la plaie de notre époque ;-). On n’a pas encore bossé qu’on se pose déjà la question du plan de com et de monter des conférences de presse. C’est normal, c’est humain, c’est partout. Mais du coup, ça fait que les gens font des trucs pour que les médias en parlent. Alors qu’il faut faire des trucs parce que ça a du sens pour nous. C’est comme le marketing et le mass media qui font des études de marché pour vendre leur pot de yaourt à la ménagère de moins de 50 ans. Bah pour moi, c’est les années 80 ;-). On fait pas les choses pour les vendre aux autres, on les fait pour nous parce que c’est important, capital comme dit le papa dans la vidéo ;-), et il se trouve que si c’est juste, ça raisonnera aussi pour les autres et qu’on avancera ensemble.
Ma conviction profonde c’est que si on fait des choses bien, les gens en parleront. Et c’est déjà le cas. Complétement d’enquête de france 2, Arte, BFM, radios nationale, Libé (double page)… et c’était pour une partielle… Imaginez ce qui va bientôt nous tomber dessus à tous, sur tout le territoire. ;-).
Le bouche à oreille est mille fois plus puissant que d’envoyer des communiqués de presse ou de harceler les journalistes, comme ils le font tous. Ne rien demander. Faire. Et si c’est unique, si c’est inédit, si c’est profond, les journalistes en parleront. Il se trouve qu’un grand nombre de journalistes partagent la même colère et déception vis à vis de la catastrophe politique que nous vivons. Ils veulent parler d’autre chose. C’est cool, tant mieux pour nous, mais ils n’ont pas à imposer leurs règles. Il ne faut pas sous estimer le stress que génèrent les médias, ils sont toujours en train de boucler, ils enchainent comme des malades, pas le temps ni les moyens de creuser.
Et parce qu’on a des règles hyper strictes alors que les autres les harcèlent, il y a une vraie forme de respect qui s’instaure avec #MAVOIX. Une curiosité. Je voudrai vous raconter des engueulades assez rigolotes, mais qui se sont finit par de magnifiques articles bien plus puissant que si on avait fait des interview ou des séances photos. des dizaines d’anecdotes marrantes. Ca les énerve au début puis ensuite ça les interpelle vraiment. Ils essaient de chopper des contributeurs sur facebook ou par des potes de potes, en se disant qu’il y en a bien un qui va craquer, ben non, tout le monde répond pareil, qu’ils n’ont qu’à venir à des prochaines réunions qu’ils trouveront sur facebook ou sur twitter ;-).
La folie médiatique fait la folie politique et l’inverse. Pas de voie politique possible avec les mêmes règles du jeu.
Le jeu médiatique nécessite du stroytelling et de la personnification, et on n’en parle pas assez, met de la tensions entre les contributrices et contributeurs de #MAVOIX alors qu’on fait tout pour en enlever ;-). C’est le même process et la même finalité pour le choix du tirage au sort : une voix égale une voix.
Pourquoi ce serait plutôt l’un ou l’une qui parlerait ? Au bout de 2 itw, vous verriez les gens s’étriper entre eux. J’en sais quelque chose, j’ai été en politique et je vous assure que ce n’est pas beau à voir. Alors que si chacun parle, sur sa part de voix personnelle, incarne l’expérimentation #MAVOIX à son niveau, et qu’on agrège tout cela de façon multiple car démultiplie l’audience de façon incroyable. Il suffit de regarder l’audience des vidéos #MAVOIX pour se rendre compte que c’est mieux qu’un JT ;-). Et c’est notre message. Il n’est pas caricaturé. C’est du vrai. Et que c’est vraiment cool car c’est à l’image de ce qu’est #MAVOIX, que c’est co-construit, que c’est des vrais gens, mais qu’ils sont eux mêmes et pas des représentants de…
Produire notre contenu, oui, évidemment ! C’est aussi pour cela que nous essayons de faire des films, des facebook live, des photos, on a un contenu de fou avec toutes ces magnifiques candidatures… Génial pour les documentaires, c’est juste à nous de donner notre éthique de conduite, mais c’est tout à fait jouable.
Il faut bien se rendre comte qu’il ne se passe pas une semaine sans que nous ayons des demandes. Elles ont toutes été refusées quand elles étaient hors du cadre. C’est à nous de fixer la règle du jeu. A personne de nous l’imposer.
C’est ce qui a rendu si fort les reportages qui ont été fait à Strasbourg, les journalistes ont été obligés de se déplacer pour voir par eux-mêmes ce qu’il se passait. Au lieu d’en faire une brève ou une caricature. Et oui, il y avait 10 journalistes pour 10 femmes et hommes de #MAVOIX, et c’est ça qui est cool. C’est la réalité. La vérité de #MAVOIX à un instant T. Pas besoin de bourrer les salles de gens pour faire semblant. La vérité, c’est que #MAVOIX, c’est des femmes et des hommes sans moyen qui sont en train de construire aux 4 coins de la france une aventure incroyable.
Un peu de patience, les médias sont déjà au taquet ;-). Pour l’instant c’est la folie des présidentielles. Vous verrez comme à Strasbourg que les médias suivront les campagnes #MAVOIX à fond. Vous pouvez être sûr que les médias viendront à vos/nos évènements. On va être tous submergés à ce moment là. il faudra être costaud pour tenir bon la barre de ce principe fondamental : laisser les journalistes venir que dans les évènements publics, dehors, dedans, mais ensemble. L’idée qu’ils se feront alors sera la plus juste possible par rapport au travail collectif que vous menez sur place. Personne ne peut exprimer mieux que chacun d’entre vous ce pourquoi vous êtes là, à votre place.
Il n’y a pas de représentant de #MAVOIX comme les députés #MAVOIX ne seront pas les représentants des citoyens. C’est bien pour sortir de la notion de représentation qu’on fait tout ça. Que chacun incarne ce qu’il est, ce en quoi il croît. Qu’il n’ait jamais la pression du collectif. Pas la peine d’être le plus beau, le plus de réseau, de parler le mieux. A ce jeu là, c’est toujours les mêmes qui gagnent, et je pense que c’est nocif pour notre aventure collective.
Faire, faire et ne pas se raconter. Ne pas se la raconter.
Il y a un changement culturel qui est en train de s’opérer. Qui repense philosophiquement et sociologiquement le lien entre démocratie et journalisme. C’est ce que nous faisons. On ne joue pas dans la cour des LR, PS, ça ne nous (en tous les cas moi;-)) m’ intéresse pas, je crois que si on n’est là, c’est pour construire l’après effondrement du château de cartes (plus rapide que prévu), le monde qui vient. Notre cour à nous c’est les mouvements des places d’Espagne, d’Occupy Wall Street, de Nuit Debout, de Women’s march, de Daft punk, de Fauve, du sous commandant Marcos. Ils fuient la personnification, et ils ont bien raison. Ils et elles sont libres.
Et leur influence culturelle en est d’autant plus grande ;-). on cherche le changement culturel sur la démocratie.
Les collectifs locaux se doivent de montrer l’exemple aux futurs candidat.e.s et aux futurs élu.e.s #MAVOIX. Pas d’interview hors des réunions collectives pour incarner horizontalement. C’est la seule manière de nous protéger nous mêmes des pétages de plombs que provoquent les médias et qui font des ravages, et la meilleure façon de protéger ensemble l’expérimentation #MAVOIX de la caricature, des attaques personnelles.
On dit tous des conneries, et c’est ça qui est bon ;-), tant qu’on peut les assumer chacun vis à vis de nos potes, et nos proches sur nos pages facebook. Cette règle est aussi faite pour préserver justement de pouvoir gueuler quand on a envie de gueuler, de garder notre liberté de parole, notre liberté d’expression. Pour que personne puisse fouiller nos tweets d’y a 5 ans pour flinguer les uns ou les autres et derrière l’expérimentation. Puisqu’elle nous engage nous et personne d’autre. Rester nous-mêmes. Assumer notre passé, notre présent, et le futur aussi. Et travailler ensemble. C’est ça aussi qui fait le côté inédit de l’expérimentation ;-).
J’avais pondu un petit texte à peu près sur ce sujet sur mon blog : Ils sont solides, nous sommes liquides | Le Club de Mediapart
Peut être pourrez-vous regarder la vidéo tout en haut ? Vous voyez le miroir du début ? ;-). Belle nuit. Si vous voulez on peut aussi en parler un jeudi soir à la réunion des collectifs locaux et leur demander de mettre ce sujet à l’ordre du jour d’un des prochains s’ils veulent bien, si ça vous paraît important.