Un service web nous-compter.fr pour éviter les freins du vote utile ?

Bonjour,

je me faisais la réflexion suivante : pour éviter le problème du vote utile, il faudrait un système pour nous compter à l’avance.

Par exemple un site web « nous-compter.fr ». Sur ce site, les utilisateurs pourraient indiquer :

  • je vote pour X si nous représentons plus de 10 Millions de voix
  • ou je vote pour X si Y à moins de 20% dans les sondages

Je n’ai pas trop poussé la réflexion sur ces paramétrages de vote mais je pense que vous comprenez le principe.

Au niveau des vérifications ce service pourrait :

  • se baser sur FranceConnect pour identifier de façon unique les utilisateurs
  • upload de la photo de la carte électorale pour vérifier que la personne peut voter. Je sais que c’est falsifiable mais cela démotiverait déjà un certain nombre de personnes

J’ai déjà identifié une faiblesse majeur de ce système : des petits malins qui soutiennent le candidat Z pourrait utiliser cette plateforme pour faire croire qu’ils soutiennent le candidat X dans le but d’éparpiller les voix des adversaires et le jour du vote ils votent Z.

Que pensez vous de cette idée ?

Bonne journée,
Stéphane

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C’est une idée intéressante, peut-être pas telle quelle mais il y a des points intéressants dessous:

il faut probablement creuser le « pourquoi » on en arrive à cette question:
-elle se pose, si je comprends bien, sur un vote classique actuel où les personnes et les programmes ont une importance (le contraire de MaVoix quoi: les personnes, peu importe, le programme c’est le citoyen qui le fait au fur et à mesure de ses votes sur les textes)

-les effets de vote utile sont d’abord la conséquence de systèmes de vote, comme le classique scrutin uninominal à deux tours, qui génèrent du « vote inutile » (j’ai voté pour untel selon mes convictions et ça n’a servi à rien) et des paradoxes, notamment un qui fait que si tu multiplies des candidatures aux programmes assez voisins, elles se font perdre mutuellement au profit d’autres plus éloignées. Cas typique: le 21 avril 2002… Ce paradoxe mène même à des stratégies électorales de « fragmentation »: la liste A pousse C à se présenter pour piquer des voix à B avec un programme qui ressemble à celui de B. D’autres systèmes de vote comme le jugement majoritaire ou le vote transférable, où on note ou classe tous les candidats, évitent ces inconvénients.

-un tel outil revient à recréer du collectif à partir du vote individuel qui lui, au contraire, atomise le collectif, cf. la discussion « l’individu et le vote » démarrée par @Birdy à partir de l’article http://blog.mondediplo.net/2017-05-03-De-la-prise-d-otages

-une situation de bascule d’une masse de citoyens entre candidats s’est effectivement produite à la dernière présidentielle, entre Hamon et Mélenchon: d’une part il y avait un important noyau basculable considérant que les deux pouvaient lui aller, d’autre part des organisations poussant au rassemblement avec par exemple une pétition, des évènements médiatisés… enfin il y a eu un outil avec les sondages (sur une élection locale ou une législative dans une circonscription, c’est plus compliqué, il y en a moins).
Certains avaient suggéré des pétitions rivales sur la même plateforme pour se compter, ce qui peut être une idée aussi.

Techniquement, les idées pour sécuriser la connection sont un peu les mêmes que pour la plateforme elle-même, en peut-être à peine moins blindé: il s’agit d’un vote, un peu plus complexe que le ternaire pour/blanc/contre mais ça pourrait s’intégrer dans la plateforme, assez directement s’il s’agit de trancher entre seulement deux candidats.

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