Bonjour à tous,
Les réflexions ci-dessous sont issues d’une discussion informelle à laquelle ont participé des contributeurs de #MAVOIX en région parisienne : @Didierf, Michaelis, @sulian et @Florian.
Nous souhaitons la partager avec tou.te.s pour que chacun.e. puisse y prendre part, d’autant que beaucoup de contributrices et contributeurs se posent la question « Et maintenant ? »
La période des élections législatives étant passée, la première expérimentation de #MAVOIX a également pris fin. Cette expérimentation visant à faire élire à l’Assemblée nationale des députés #MAVOIX, citoyens tirés au sort, pour voter les lois selon l’expression des citoyens sur une plateforme en ligne était un moyen de mettre les citoyens à la table des décisions, de faire vivre notre politique au rythme de la démocratie directe.
La plateforme de vote reste à notre sens une opportunité formidable d’atteindre cet objectif. Si demain, les citoyens peuvent exprimer leur avis quant aux lois discutées à l’Assemblée nationale alors nous disposerons d’un outil démocratique inédit pour le confronter au vote effectif des députés à l’Assemblée nationale et pour exercer une pression citoyenne sur nos députés.
Voilà pourquoi nous avons (re)commencé à réfléchir à ce que devrait être cette plateforme.
Quelle plateforme de vote pour les citoyen·ne·s ?
Pour avancer, partons de l’existant qui fait l’objet d’un gros travail de développement depuis plusieurs mois :
- le process de vote (“Cocorico”)
- Duralex / Sedlex
DuraLex est le programme qui analyse les projets de loi pour les transformer en code informatique pour en automatiser le traitement. SedLex est un second programme qui utilise le code généré par DuraLex pour produire automatiquement le texte de loi final pour le rendre compréhensible et donc votable par tous les citoyens. (Jean-Marc Le Roux)
- le système d’identification (FranceConnect et/ou LaPoste) + un système complémentaire pour les français.es de l’étranger
Les questions qui se posent pour commencer l’expérimentation, et quelques propositions de réponses :
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Sur quoi voter ?
Voter pour une loi en bloc n’a pas vraiment de sens. On peut être favorable à certains articles quand d’autres heurteront nos valeurs. On peut tout aussi bien se positionner sur certains articles pour lesquels on pense avoir son mot à dire et s’abstenir sur ceux pour lesquels on se sent moins légitimes ou sans avis. Le vote doit donc pouvoir avoir lieu au niveau de l’article. -
Quel mode de scrutin ?
Il nous semble important de pouvoir introduire de la nuance dans le vote.
Un vote OUI / NON est forcément manichéen, polarise le débat entre anti et pour, fait le jeu des partis qui se positionnent en fonction d’intérêts politiques plutôt que de convictions.
L’idée est d’utiliser le scrutin au jugement majoritaire (notamment utilisé par LaPrimaire.org au mois d’avril dernier) : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2017/06/23/abstention-et-si-on-notait-tous-les-candidats-au-lieu-de-voter-pour-un-seul_5149859_4355770.html
Ce mode de scrutin, moins binaire, permet d’exprimer plus finement son opinion. -
MAVOIX est-il est derrière la plateforme ?
Oui, #MAVOIX a promu une méthode pendant la campagne législative et cette méthode est un gage de “pureté” : horizontalité, expérimentation, dépersonnification, démocratie directe… Ce qui ne nous empêchera pas si cela fait sens de travailler avec d’autres collectifs citoyens ou Civic tech. -
Quel contenu pour la plateforme ?
La plateforme devrait se focaliser sur 3 points : la loi, le vote et les résultats du vote.
Elle n’est pas le lieu où l’on vient chercher un avis, des articles d’opinion, des éclairages, des interprétations… sinon elle perdrait forcément l’objectivité qui doit être la sienne.
Le citoyen va se forger une opinion ailleurs en lisant d’autres médias, en discutant avec sa famille ou ses amis.
En revanche, à la manière du bouton “Like” Facebook, nous pourrions proposer notre bouton “Vote” aux autres médias pour que ceux-ci puissent l’insérer en bas d’articles traitant d’une loi en cours de vote à l’Assemblée nationale et donc sur la plateforme.
Un point essentiel est de permettre une utilisation simple au citoyen pour ne pas l’effrayer. -
Les débats : ils ne peuvent pas être gérés par la plateforme comme dit ci-dessus.
Toutefois, le local et les rencontres physiques ont beaucoup d’importance dans la construction de la loi. Il serait donc possible d’organiser des séances de débats en se basant sur les groupes locaux : -
ce serait complémentaire avec les autres débats
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nécessité d’avoir des animateurs.trices formé.e.s
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a priori, ne pas le faire sous la bannière #MAVOIX qui est apartisan
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Quelle méthode pour cette nouvelle expérimentation ?
Celle de #MAVOIX, itérative, qui apprend en marchant. Il faut viser une version 1 pour la plateforme, commencer simplement avec quelques centaines de votants. Cela nous permettra de la tester et de calibrer les ressources progressivement. -
Quel financement pour la plateforme ?
Nous ne sommes pas entrés dans le détail sur cette question. Pas d’inquiétude toutefois : #MAVOIX a réussi à financer une campagne législatives pour 43 circonscriptions sans argent public ni sponsoring, elle réussira à la faire pour sa plateforme, tout en mettant à l’oeuvre les compétences de ses contributeurs. -
Quel media ?
La plateforme de vote ne pourra prendre toute son importance que si elle est médiatisée correctement. Un média citoyen tiers est en cours de création et pourrait être intéressé par cette nouvelle expérimentation. A creuser…
Voilà les premières réflexions pour initier le travail autour du lancement de la plateforme.
Ce compte-rendu est également disponible dans sa version collaborative.
Pour la prochaine étape, nous vous proposons de nous réunir en ligne lors d’un Hangout le jeudi 6 juillet au soir avec toutes celles et ceux que la discussion intéresse. Cela vous donne l’occasion d’ici là de discuter de cette base dans votre groupe local si vous le souhaitez.
Merci pour vos retours, remarques, enrichissements !
@MaVoix