Je ne dis pas ça, ni Benoît d’ailleurs. J’ai une position pragmatique et simple qui consiste à utiliser la meilleure méthode (vote numérique ou vote avec des urnes) en fonction de la situation.
Tu prétends que le vote numérique est la solution à toutes les situations ou il faudra voter. C’est une position très difficile à tenir. Cela t’oblige à réfuter tous les arguments des personnes qui, comme Benoît, Roberto Di Cosmo ou Andrew Appel ont pris la peine d’expliquer les problèmes inhérents au vote utilisant des machines. Une partie de cet effort consiste à débattre (avec moi ici et d’autres ailleurs) pour faire valoir les mérites du vote numérique appliqué en toute circonstance. Une autre partie, probablement plus conséquente encore, consiste à développer des logiciels et inventer des méthodes pour améliorer la technique pour la rendre plus fiable[1].
Pourquoi prendre un chemin aussi difficile ? Il est tellement plus simple (et de bon sens) d’accepter de négocier une frontière qui sépare le vote numérique du vote avec des urnes. En évitant la tentation d’une solution totalisante, je pense qu’on s’apercevra que les logiciels qui permettent le vote en ligne sont assez bien en l’état, parce que les enjeux sont assez faibles. Et que les débats entourant la question récurrente de « Et si … la peine de mort ! » seront évités parce que sans objet.
[1] Concernant la course aux améliorations techniques destinés à éviter la fraude, il faudrait disposer d’un bon threat model pour savoir ou l’effort doit porter. Mais les vecteurs d’attaque sont si nombreux que c’est un travail de Sisyphe.