J’étais hier à Strasbourg pour les « 11ème Rendez-vous européens de Strasbourg » au Conseil de l’Europe.
Je participais à un atelier intitulé « Citoyens: Nouveaux acteurs du champ politique ? » :
Analyse des outils institutionnels et citoyens d’opposition et de co-construction législative. Enjeux et limites. Possibilités de convergences et moyens à mettre en œuvre en ce sens. Blockchain, pétitions en ligne, sites de co-construction législative: comment articuler ces outils avec l’action institutionnelle? Pistes de réflexion.
Etaient également intervenants :
Il y’avait une 30aine de personnes de tous ages dans la salle.
L’atelier a duré environs 3h (deux fois 1h30).
Sur la première partie, c’est principalement Alain qui a décrit le « futur avec la blockchain », et je suis intervenu pour compléter certaines de ses réponses aux question posées par l’audience.
Sur la deuxième partie, je suis revenu sur le principe de MaVoix, sur les enjeux du vote en ligne, sur les pistes qui ont été explorées, celles qui ont été retenues et comment la blockchain répondait à certaines problématiques mais apportait certaines contraintes également.
Voilà ce que je retiens principalement :
- Les gens ont du mal à comprendre l’impact d’une démocratie directe, et à assumer le fait qu’un « grand pouvoir exige de grandes responsabilités ».
- Les gens ont du mal à comprendre que prendre des décisions, ça implique aussi de décider quand/comment/qui prend des décisions, et qu’on ne peut pas appliquer les vieilles recettes à un nouveau mode de contribution sans créer des cas absurde : il faut être prêt à remettre en cause tous les maillons de la chaîne pour l’adapter de bout en bout.
- La définition usuelle de certains termes (« fiabilité », « sécurité », « confiance »…) se heurte à la définition scientifique. Les gens ont l’impression qu’ils peuvent faire « confiance » à leur banque (par exemple) par ce que leur définition de la banque provient du statu quo de la nécessaire confiance qu’ils attribuent à leur banque. Alors que ça devrait être l’inverse : la banque devrait se plier à la définition de la confiance. C’est une sorte d’inversion des normes dont il n’arrive pas nécessairement à saisir la subtilité ou, pire, le besoin.
- Des questions sur « qui » sont les gens derrière ces projets, d’ou viennent les financements, etc… Avec une forme de méfiance si les questions ne sont pas limpides.
Un fait amusant : dans l’audience il y’avait Pacha Mobasher, candidat à la législative partielle de Strasbourg. Il n’a pas mâché ses mots en disant que les résultats de MaVoix à Strasbourg était un échec « lourd ». Mais on m’a fait remarqué que M. Mobasher avait obtenu 1,01% (contre 4,25% pour MaVoix), et je n’ai pas hésité à 1) le lui faire remarquer et 2) montrer que le chiffre de MaVoix était au contraire une grande réussite.
N’hésitez pas si vous avez des questions !