Plan B - Et si le hack échoue ?

a propos du referendum d’initiative populaire dont je parlais suite à la réponse de @Grognard , y a quand même une piste (minée) depuis 2013 : http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/21/referendum-initiative-populaire-vote-inappliquable_n_4315311.html

une autre référence : http://www.vie-publique.fr/focus/referendum-initiative-partagee-definitivement-adopte.html

et la note de synthèse du sénat (datée de ???) qui fait le tour des systèmes dispos ailleurs : LE REFERENDUM D'INITIATIVE POPULAIRE

Rien de nouveau depuis Démocratie Réelle.

a propos de l’effectif des troupes :

  • forum : 452 comptes (badge=actifs), 100-200 « publieurs » (badges=editeur | citation | mention …)
  • wiki : 124 comptes (page liste des utilisateurs), actifs ~ 20
  • groupes locaux (pages wiki): 37 (effectif total déclaré sur ces pages: ??)
  • volontaires TAS: 500+
  • donateurs : ???
  • likes page FB MaVoix : ???
  • total likes pages FB groupes locaux : ???
  • suiveurs tweeter/autres : ???
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« Depuis Démocratie Réelle », je rebondis:
-le changement de fond est le passage de la répartition du vote du majoritaire à la proportionnelle
-sur la forme, l’absence de structure et le large changement d’effectif (certains anciens de Démocratie Réelle ont rejoint MaVoix mais c’est relativement rare)
-encore plus sur la forme, le changement de nom: même si les gens reconnaissent le concept s’il s’en souviennent, c’est difficile de refaire une communication sur un nouveau nom.

Ce dernier point me fait rejoindre ce qui a pu être dit par d’autres: il ne faut pas bêtement s’arrêter; sachant que l’aspiration au choix, à pouvoir régulièrement se prononcer sur les lois et l’exécutif va rester, il faut qu’il reste la structure informelle et le nom afin de ne pas avoir tout à reconstruire à chaque fois: l’énergie mise à démarrer ne sert pas à avancer directement.
En effet, refaire en 2022 comme en 2017 ce serait arriver avec un nouveau nom, une plateforme en projet, des MOOCs pas prêts,…

Ceci dit, ce serait s’écarter de la philosophie expérimentale un peu alternative, que je commence à comprendre sans forcément y adhérer, où on considère que l’important, c’est de construire en soi et qu’à la limite, il ne faudrait pas trop aller s’inspirer d’expériences ailleurs ou dans le passé (ni expliquer aux autres comment faire) mais faire sa propre expérience.
Au contraire, ce serait plus réagir comme des gens lambda (dont les électeurs) qui préfèrent les choses qui sont au point.
C’est sûr qu’un temps de co-construction est plus sympa à vivre que l’application de la recette semi-figée issue de celui-ci, parce qu’il ne faut pas tout remettre en cause tout le temps surtout à l’approche d’échéances.

Les échéances, justement, ont leur importance: il y a des échéances électorales auxquelles on veut participer, précisément parce qu’on se sent mal représentés par nos représentants et qu’on ne va donc plutôt pas les laisser se faire réélire ou se passer le relais sans offrir une possibilité d’aller plus dans notre sens.
Ces échéances changent le rapport au temps: si on faisait comme si elles n’étaient pas là, on ferait tourner une plateforme en donnant un résultat en sièges sans spécialement remarquer que, tiens, la « vraie » Assemblée est renouvelée intégralement en juin tous les 5 ans. Ce serait fonctionner sur un temps linéaire et plat.
Au contraire, si on participe aux échéances pour donner d’autres possibilités que le vote individuel par défaut (abstention, blanc, nul inclus), cela amène une incitation à avoir ceci au point à tel point d’un rétroplanning (dont le premier point est: établir un rétroplanning et l’actualiser régulièrement), bref c’est être dans une temporalité qui crée (parfois) de l’élan.

Mais les échéances recréent aussi le côté expérimental: chaque campagne est unique, ceux qui s’y impliquent ne sont pas toujours les mêmes.

Je retiens tout de même l’idée du double système: la partie politique qui se mouille à faire campagne, à peut-être s’allier sans trop se renier (typiquement, les Citoyens du Vote Blanc avec notre plateforme, leur seul programme étant sur la forme et non le fond comme nous) et d’autre part la partie purement associative qui ne se mouille pas et reste « gardienne du temple » et laboratoire d’idées. Même si, pour ceux qui seraient dans les deux, ça pourrait être lourd. Ce n’est pas forcément mûr pour le faire mais il faut garder l’idée dans un coin de la tête. Notons qu’il y a là une espèce de notion de pur et d’impur qui traîne… Il peut aussi s’agir de récupérer de fait la dynamique et les idées d’autres mouvances, pas en mode « entrisme bête et méchant » à l’ancienne, bien sûr, mais par exemple les amis de Chouard et du tirage au sort et nous, quid? Il y a une commune idée de faire rentrer le citoyen lambda à l’Assemblée sans autant de filtre de représentation…

Pensons par exemple aux deux mouvements semi-citoyens (fonctionnement avec un axe idéologique et une personnalisation mais adhésion gratuite, facilité pour participer au programme, aux candidatures, au militantisme) qui ont émergé à l’occasion de la présidentielle: il y a eu à la base et en parallèle de ce qui pouvait exister politiquement (des partis qui ne pesaient pas colossalement), des associations, des fondations (Copernic pour la FI, Montaigne pour EM), des mouvements d’éducation populaire… qui de fait et sans forcément tout à fait en être d’accord, surtout au moment où se construisaient les racines, ont alimenté le(s) truc(s).

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Très bien dit @LCM.

Ce que je retiens de 2017, #MaVoix a bien marché mais LaPrimaire.org aussi a su se faire un nom. Je fais le vœu pieux que l’avenir verra la fin des futiles guerres de clocher et qu’émergera une voie citoyenne cohérente et enthousiasmante qui reprendra le meilleur des différentes expériences pour vraiment changer le monde.

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Bonjour à tous,

J’ai découvert ce fil de conversation pendant le « gel » de la page avant le scrutin !!

Tout d’abord je remercie tous ceux et celles, qui, avant nous, ont commencé l’aventure, ont rendu possible et accessible notre venue !
C’est un message d’espoir que j’ai envie de vous transmettre ce matin ! En Haute Savoie sur la 1ère circonscription après seulement 3 mois d’existence du groupe local et une majorité des circulaires disparus nous avons recueillis 297 voix !!!

Mais nous avons gagné bien plus !!! Nous avons gagné à nous rencontrer, à découvrir à coté de chez nous des hommes et des femmes porteure.euse.s de valeurs démocratiques. Envieux.ses d’agir, d’apprendre et de participer au mieux vivre ensemble de notre pays mais aussi localement avec un bouillonnement d’idée pour les municipales !

Ici, lorsque nous avons échangé avec d’autres groupes, d’autres candidats (notamment autour des irrégularités de l’envoi de la propagande), nous avons découvert que nous avons marqué les esprits par notre réactivité (1er à afficher) et l’innovation que représente un outil de vote en ligne ! Des militants d’En Marche nous ont même fait part de leur intérêt pour que leurs députés prennent connaissance de cette plateforme et du vote de citoyens !
Dans les petites communes aucun parti ne met a disposition des assesseurs… Les conseillés municipaux assurent la tenue du vote et se sont réjouis de notre intérêt, de notre présence, ils nous accueillent à bras ouvert !
Ce weekend nous avons aussi rencontré de nouveau citoyens qui ont envie de prendre part à l’aventure, d’améliorer la lisibilité du site pour les nouveaux venus, de comprendre comment prendre sa place et agir !

Le plan A est pour moi plus que jamais d’actualité, lancer la plateforme, faire connaitre largement son existence, continuer à se former en pair à pair, à lancer de nouveaux groupes locaux pour démultiplier le nombre de votant sur cette plateforme !
Ici nous voulons faire une soirée MOOC pour les visionner et apprendre ensemble !
Plutôt que d’attendre que les Lois soient votées et faire des pétitions après coup, une plateforme tel que celle construite par les contributeurs de #MAVOIX, nous permet de voter chaque Lois avant nos députer !!! Si les résultats se confirment beaucoup de députés seront issues de la société civile, et donc novices, nous arrivons juste à temps ! Le concept du vote en ligne est une chance pour faire peser nos voix sur le choix de nos députés !!! ‹ Plus jamais sans nous ›

Plus que jamais les mouvements citoyens porteurs de démocratie direct/participative font sens !

Je vous souhaite à tous une excellente semaine et de bonnes énergies pour la suite !

Bien à vous,
Céline

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a propos de l’effectif des troupes, le compte des voix pour MaVoix donne 12 984 votes sur les 43 circos (dont 969 FAE). Reste plus qu’a trouver qui c’est ou à demander qu’ils se fassent connaître, et on a direct 13k utilisateurs sur la plateforme :slight_smile:

pour info, page wiki de recensement avec diverses métriques :
http://wiki.mavoix.info/index.php/Recensement

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Selon @CelineB , les EM! se posent la question pour nous :slight_smile: - c’est ptet de la récup, ceci-dit

Question « hack B - le retour ! Hackons via les députés des autres », je me disais l’autre jour que les FI devraient, en théorie, être ouverts aussi, vu leur méthode - du moins celle qui est affichée - plus ou moins popularo-compatible. Ceci-dit, ils vont ptet pas avoir des tonnes de députés…

Bonjour à tous :slight_smile:

Je viens de rejoindre le forum après avoir découvert #Mavoix pour le premier tour, et je suis déçu que le hack n’ait pas réussi (pour le moment).

J’imagine très bien certains députés devenir volontaires pour participer au Hack, malgré leur appartenance à un groupe parlementaire. Peut-être pas à 100% comme un « vrai » député #MaVoix mais par petites doses, sur certaines lois, sur certains mois.

Donc en identifiant les députés susceptibles de déléguer certains de leurs votes, je pense vraiment que le hack peut réussir finalement.
Surtout si la plateforme est fonctionnelle et séduisante :sunny:

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Bravo, vous venez de découvrir Parlement & Citoyens.

ah oui tiens, merci Grognard :+1:

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@Grognard Effectivement Parlement & Citoyens existe et offre un espace d’expression ! Cependant pour l’heure ce site est peu utilisé, je me demande entre autre qui localement porte son existence ? Les députés, les citoyens ?

Peut-être que la réponse est en partie dans un dialogue avec eux… Qui sait, l’avenir nous le dira !
Pour ma part j’avais découvert Parlement et Citoyen il y a qq années mais je l’avais trouvé inaccessible…
Ce qui me plait dans le mouvement de #MAVOIX c’est l’invitation à se réunir localement pour trouver des solutions ensemble et s’entre aider, face à des enjeux plus larges !
Dans ma compréhension de #MAVOIX toutes les possibilités sont ouvertes, chacun apportera un bout de la solution et surtout tout se base sur des outils créés par et pour les citoyens !

Oui il existe déjà des choses, oui #MAVOIX est le prolongement d’idées d’expériences antérieurs, oui il est facile de brandir ces expérience antérieur avec une pointe de défiance, et pourtant nous pouvons aussi faire preuve de gratitude pour être là, essayer, découvrir, partager… Et si la réponse était si facile et si accessible alors Parlement & Citoyen serait déjà connu de tous et utilisé par une majorité !!!

@Olaf @r.william, effectivement je suis d’accord, si des députés élus s’intéressent à l’outil de vote en ligne, il faudra réfléchir la question de comment poursuivre l’expérience et le dialogue avec des élus. Dans le cas des militants d’EM je pense que certains attendent vraiment plus de participation et sont sincères dans leur intérêt, par contre à l’échelle du parti c’est peut-être autre chose…

Je pense que tous ses échanges pourront faire l’objet de conversations lors de rencontres localement ou sur les Hangout globaux !

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Bonjour à tous,

Je cherche des gens motivé à poursuivre une experience similaire à MaVoix pour les élections municipales en 2020. Merci de me contacter si vous êtes intéresser!

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@Romzzz Je pense que le mieux serait de créer un sujet dédié sur le forum, ça intéressera certainement pas mal de monde :slight_smile:

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@Romzzz chais pas si tu as vu, y a @Jean-Claude de Montpellier qui évoque une suite version « démocratie locale » - ptet il parle de municipales - ou ptet simplement du conseil municipal, sans parler d’élections ?

https://framadate.org/qbCgozTNUYN7V3H8

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Hacker ???

Ma première réaction a été :
« MaVoix », génial, mais pourquoi diable utilise-t-on le mot « Hack » ?
Au-delà de la question de modestie, cela me semble être une réelle erreur de communication.

Pourquoi le plan A est-il de « hacker » l’assemblée nationale" ? (même si au final, c’est un peu ça)
Nous sommes en train de créer des outils qui vont révolutionner le monde.
L’interaction démocratique pourra naître grâce à ces outils.
La démocratie c’est les gens, les jeunes, les vieux, les manuels, les intellectuels, les artistes, les scientifiques…
Plus de 80% ont accès à Internet, mais parmi eux, qui comprend le sens du mot « hack » ? Et quelle proportion le confond avec des mots à connotation négative comme « pirate » et « cracker » ? Pour quelle proportion est-ce seulement un mot anglais incompréhensible ? A qui nous adressons-nous ?

Notre cible, c’est la chose publique, c’est tout le monde.
Les outils participatifs devront être à la portée de tout le monde.
« MaVoix », c’est un sigle à la portée de tout le monde.
L’affiche miroir, c’est juste fantastique.
« Hacker » ? Dommage.

Il n’y a pas de plan B. Il n’y a qu’un plan, et il est en train de réussir.
Nous sommes au début du commencement, et ça va bouger très vite.

-Envoyé de mon PC Linux 900MHz, clavier qwerty sans accent.

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Hello
Je partage ce point de vue, comme d’autres. Le mot Hacker a été choisi au début de l’expérience en tant que slogan. Un des principes de #MAVOIX est de prendre l’existant en l’état et de le faire grandir en s’appuyant sur des groupes locaux, qui s’adaptent à leur territoire sans déstructurer la dynamique initiale. Hacker n’est qu’un mot, un slogan, au delà de ce dernier, il nous appartient de faire passer le message !

Ici (en Haute Savoie) c’est le premier constat que nous avons fait dès la première rencontre : le mot « hacker » n’était pas adapté à la communication avec les gens du coin. Nous avons décidé d’aller au delà du mot et avons mis en avant d’autres termes qui nous parlaient : « votez pour vous » ou encore « rénover l’Assemblée » :slight_smile: !
L’essentiel c’est que tout le monde trouve le concept, l’outils géniales et nous donne envie de s’investir pour devenir acteur du changement !

Je suis d’accord que tout fonctionne et prend de l’ampleur ! maintenant il faut garder l’énergie pour poursuivre :slight_smile:
Bonne soirée !!

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J’invite tous ceux qui ont envie de réfléchir à la suite de Mavoix à prendre un peu de recul par rapport à leur expérience personnelle. Il serait bon de ne pas avoir une approche simplement émotionnelle, qui ressemblerait grosso modo à ça :

« J’ai trouvé cette expérience tellement géniale, tellement immense, tellement humaine, avec toute cette co-construction, toute cette entraide, toute cette volonté commune… J’ai entendu tellement de gens nous dire à quel point ils comptaient sur nous, à quel point l’idée était super, à quel point il était important de continuer… L’originalité de Mavoix, ce vent de nouveauté démocratique est réellement quelque chose d’historique ! Alors oui ! Il faut que ça continue ! »

Soyons méthodique et essayons de dépasser nos prismes individuels, qui sont très partiaux.

Il y a six fois plus de gens qui ont voté pour le parti animaliste lors de ces élections et je serais prêt à parier qu’il y a plus de gens qui croient à l’existence des ovnis en France que de gens qui ont voté Mavoix. Ce n’est pas grave. Mais il faut en être conscient.

Comme l’a souligné Grognard avec ses mots, Mavoix, au vu de sa portée limitée, s’inscrit simplement dans un faisceau de propositions qui ont toutes pour but de remettre les citoyens au centre de la vie politique (et de changer de modèle culturel).

Il faudra insister là-dessus, et ne pas nous extraire de ce faisceau.

En se déconnectant de ces propositions, en se déconnectant de l’histoire de la démocratie directe (de l’Athènes classique à la Commune, des syndicats du XIXe aux soviets, du mouvement des indignés au mouvement des places en Grèce, etc), je pense que Mavoix se couperait de l’essentiel.

Il faut maintenir ce lien et ne pas se mettre en avant de manière artificielle (« c’est historique ce que nous avons fait »).

Le plus dur, dans une proposition du type de Mavoix, c’est de franchir les paliers. C’est de trouver une organisation nouvelle qui, peut-être, modifiera un peu la nature du projet initial. Accepter de changer de forme, de statut, de devenir une institution, pour que la finalité recherchée (ici la démocratie directe) puisse réellement s’incarner et se confronter amplement à la réalité (qui est plus ingrate que notre imagination).

Les mouvements récents qui ont eu de l’ampleur ont tous achoppé sur cette transformation charnière (Nuit Debout, Indignés, Occupy, Mouvement des places etc.) et ont disparu, parfois brutalement.

Une institution, ce n’est pas un gros mot. C’est une création collective, organisée, qui est en mesure de produire du sens et des pratiques sociales, tout en survivant à ses « membres » ou aux individus qui la composent. Pour devenir une institution, quelque chose de pérenne, il faut savoir durer dans le temps, et pour cela, il faut construire des choses solides.

La finalité de Mavoix n’était pas de faire élire un porte-voix à l’Assemblée, mais de donner aux citoyens la possibilité d’être acteurs des lois. L’élection n’était qu’un moyen.
En se concentrant uniquement sur les dates d’élections (rendez-vous en 2020, en 2022 etc), on jouera un jeu de chapelle politique, très peu différent de celui d’un parti classique.

Il faut donc réfléchir à l’objectif.

Les premières questions qui me viennent sont celles-ci :

— Quelle maintenance demande la plate-forme pour fonctionner ? Est-il envisageable de la faire fonctionner ?

— Quelles pratiques locales doivent nécessairement accompagner cette plate-forme ?

Si nous croyons apporter de la démocratie directe simplement avec des outils numériques, demandons d’abord pourquoi tout le monde ne lit pas aujourd’hui Dante et Platon dans le texte, alors que leurs textes sont accessibles à tout le monde, et pourquoi les gens préfèrent plutôt, pour une majorité, faire des paris sportifs, jouer en ligne, regarder du porno ou Norman sur Youtube.
Je parlais de questionnement de fond : il est par exemple dommage que Mavoix n’ait pas débattu de la question du numérique plus en profondeur.

Idées générales de pratiques : Ateliers d’écriture de lois (sur le modèle des ateliers constituants à Paris), réunions de débats sur des espaces publics (sur des places, avec des micros, ou dans des lieux symboliques, stades, églises etc), assemblées générales qui fonctionneraient de manière démocratique et qui pourraient donner des exemples de pratiques à reproduire sur les lieux de travail ou ailleurs.

— Quels types de contacts faut-il établir avec les associations ou les collectifs citoyens à visée démocratique ? Faut-il penser à des rapprochements plus précis ? Faut-il commencer à en faire une liste précise ?

— Y a-t-il moyen de rédiger en commun des textes théoriques plus solides (sur le modèle, dans la pratique, de la rédaction de la profession de foi) ? Pour rendre la finalité de Mavoix plus claire ? Pour l’approfondir ? Pour aller au-delà de l’aspect technique du système de porte-voix ?

J’ai souvent demandé que l’on définisse la démocratie beaucoup plus en profondeur, que l’on apporte des références historiques, que l’on donne de la matière à notre programme, qui était un programme de forme et non pas de fond. Je ne suis pas sûr que cela intéresse tout le monde. Mais le code informatique n’intéresse pas tout le monde non plus, et nous avons quand même des gens qui ont réalisé la plate-forme de collecte de dons, le site, etc.

Un dernier point. Je sais que la logique du « 1+1+1+1… » a le vent en poupe. Sur le modèle de la fable sentimentale du colibri. Nous étions 0 il y a trois ans. Nous sommes maintenant 12 000. Et en en parlant chacun à notre voisin, à notre petite sœur, à notre boulanger, nous serons 15000 puis 100000 puis 500000, puis 1 million etc. En apportant notre petite goutte d’eau, nous finirons par créer un océan. Le bouche à oreille, la petite gradation, les unités qui s’ajoutent, une à une, patiemment, petit à petit, comme sous l’effet d’une prise de conscience progressive, d’une vague de vérité, feront grossir les rangs de la citoyenneté.

Je ne crois pas une seconde à ces histoires. Parce qu’elles ne prennent pas en compte, justement, la différence de nature entre les paliers d’une société. La loi, la contrainte, les institutions politiques, l’innovation technique (qui toujours court-circuite les systèmes sociaux), les industries de masses, le mimétisme social, les rapports de force entre classes sociales, et mille autre choses, ont un poids qui dépasse les petites gradations, un poids qui est parfois écrasant et qu’il faut savoir pourtant mesurer.

Est-ce que les gens utilisent un smartphone, se serrent la main pour dire bonjour, vont au travail le matin, partent en vacances sur la Méditerranée massivement, vont voir « Titanic » ou « Bienvenue chez les Chtis », boivent du café, paient leurs impôts, simplement parce qu’une personne a commencé à le faire, puis ensuite deux, puis quatre, puis huit, petit à petit, 1+1+1, main dans la main, à force de petites additions locales… ? Est-ce qu’on parle français parce qu’une personne a commencé à le faire puis deux puis dix puis mille ? Est-ce que les phénomènes sociaux se généralisent simplement par propagation au niveau individuel et microscopique ?

Il est possible de montrer que non.

Est-ce que les gens voudront vivre dans une démocratie réelle parce que cent petits colibris volontaires de Mavoix auront transmis la foi à cent autres petits colibris volontaires puis à mille autres ?

Je pense qu’il est important de se poser la question. Histoire de ne pas croire en des fables et de rester les pieds sur terre. Non pas pour perdre notre imagination. Mais au contraire pour la rendre réellement efficace. Et pour construire quelque chose de viable, pas simplement des fantasmes.

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Ce débat est super intéressant et je serais motivé pour organiser un atelier à la rentrée pour le prolonger, quelque chose comme une « plénière de la démocratie » pour réfléchir avec toutes celles et ceux qui le voudront à ce que nous pourrions faire de bien pour la suite.