1er bout tiré de la 1ère vidéo de @Dobi : Je suis chercheur en sciences politiques, je travaille en général sur tout ce qui est innovation démocratique. Toutes les expériences, toutes les démarches, toutes les propositions théoriques qui essaient de transformer la démocratie m’intéressent. #MAVOIX m’intéresse au premier chef, comme Nuit Debout m’a beaucoup intéressé, comme les civic tech m’intéressent, comme les différentes formes de démocratie participatives aussi, même les moins innovantes, dans la mesure où elles cherchent à redonner du pouvoir d’agir, de la possibilité d’intervention aux citoyens.
#MAVOIX, pour moi, me semble à la fois très symptomatique et très atypique. Très représentatif, mais en même temps, c’est une proposition extrêmement singulière.
De quoi est représentatif #MAVOIX ? D’abord d’un malaise démocratique généralisé, d’une insatisfaction grandissante à l’égard des institutions traditionnelles de la démocratie, qui se traduit de différentes manières, soit par de l’indifférence, « ce que font les politiques ne m’intéresse plus, de toutes les façons ils ont perdu le pouvoir, ils sont sous la coupe des pouvoirs économiques, il sont devenus les agents du capitalisme et donc tout ça ne m’intéresse plus, je vis ma vie et je ne vais plus voter, » par exemple. Ca c’est le premier réflexe.
Le second réflexe, consiste à dire, il faut renverser la table. Il faut renverser la table mais en essayant de trouver une solution politique nouvelle que l’on connait déjà, un gouvernement autoritaire, il y a un désir d’autorité, une pulsion d’autorité dans notre société qui la traverse, on a besoin d’un leader charismatique qui transcende le pouvoir, capable d’agir, capable d’imposer sa volonté, ce désir d’homme providentiel il existe. Il se manifeste de différentes manières.
Il y a une troisième posture, une 3ème forme d’aspiration au changement politique, qui se traduit par une volonté d’inventer des formes démocratiques nouvelles, des formes de vie démocratique nouvelle, et/ou des institutions politiques nouvelles. Il y a quelque chose d’absolument formidable, et qui est relativement récent, c’est à dire ça ne date pas d’une dizaine d’années, ça date de quelques années seulement, un retour en force de l’imagination politique, dans un contexte qui était complètement sclérosé.
C’est à dire, on avait finalement des institutions qui s’imposaient d’elles mêmes, un mode de désignation des gouvernants que personne ne pouvait penser pouvoir contester qui était l’élection ; des formes d’assemblées issues des révolutions américaines et françaises de la fin du 18è siècle, qui ont très très peu changé depuis cette période ; des partis politiques qui se sont imposés comme les voies d’accès quasi exclusives aux positions de pouvoir. Il y a depuis la fin du 19ème siècle, un acteur politique dominant dans le processus politique que sont les partis politiques, en particulier un phénomène s’est opéré qui a été, la captation du pouvoir dans chaque pays, par un petit nombre de partis dominants qui ont imposé les règles du jeu et qui ont rendu exterminent difficile l’accès aux fonctions de pouvoir.