Mavoix n’a pas de programme. Parce que mavoix s’intéresse d’abord à changer la forme de la représentation politique avant de penser à son contenu (qui doit être à la charge de tous, et non de certains). Nous sommes d’accord là-dessus.
Mais cela, à mon avis, ne doit pas nous conduire à nous cacher derrière quelques formules bien trouvées. (Démocratie directe. Votez pour vous. Le peuple vote ses lois. Etc.)
On ne doit pas simplement nous définir simplement « contre » le système actuel. Une définition « contre » finit toujours par disparaître. Elle ne permet pas de se projeter. Elle ne vise rien en particulier. Avec une définition « contre », le collectif s’avèrerait sans désir de société et sans finalité véritable.
Que visons-nous avec cette campagne ?
Si mavoix se veut un collectif consistant, et non un fourre-tout abscons ou caoutchouteux, je crois qu’il serait important de définir (ou de rappeler) certaines conditions de la démocratie (car la démocratie est loin d’être sans contraintes).
Cela permettrait d’abord de pouvoir s’opposer à mavoix.
Quelqu’un qui est favorable à une monarchie, à une république parlementaire représentative, à une aristocratie, à une oligarchie, à une anarchie (entendue dans le sens d’absence total de gouvernement), ou au système actuel a le droit d’être contre mavoix.
Puisque nous faisons campagne, nous devons convaincre beaucoup de gens (et on ne peut pas convaincre simplement à l’aide d’un dispositif de porte-voix et d’une plateforme, qui sont presque uniquement des questions techniques).
A force d’avancer le fait que l’on a pas de programme, on a l’impression qu’on ne prend pas parti. Ce qui est faux. Le risque de répéter cette absence de programme, c’est de succomber à la facilité, c’est de ne pas nous engager (dans notre discours j’entends) et de reconduire la mollesse de certains mouvements (Occupy Wall Street, etc.) qui, à force de ne pas construire de finalités claires, finissent par « tomber amoureux d’eux mêmes » (comme disait Thoams Franck).
Définir un peu ce que l’on entend pas Démocratie directe serait une manière de répondre aux gens qui sont en demande d’un « programme ». Evidemment cette demande adhère aux formes actuelles de représentations et d’organisations sous forme de parti. Mais elle n’est pas pour autant inepte. Elle pointe aussi un besoin indiscutable de finalité.
Quelle est notre finalité ?
On ne peut pas répondre « on verra », ou « ce n’est pas à nous de le décider ». Dans ce cas pourquoi des gens voteraient pour mavoix ? Dans quel but ?
Que le « programme » ne vise pas le contenu d’une politique, mais la forme d’un gouvernement, c’est une différence importante, mais ni la charte de ma voix ni les quelques bribes d’ADN ne suffisent à donner du contenu à cette différence.
J’en propose donc quelques-uns pour commencer cette réflexion de fond.
La démocratie est une forme de gouvernement (qui n’est en rien une solution miracle, et qui n’est pas forcément meilleure que d’autres).
Selon moi, la démocratie doit s’appuyer sur une distinction nette entre la sphère privée et la sphère publique (distinction juridique, culturelle et pratique).
La démocratie repose sur une certaine idée de l’argumentation et de la raison. Elle demande des règles dans l’échange et le partage des idées.
J’ai écrit la suite sur le pdf suivant, pour ceux que cela intéresse.
http://www.fichier-pdf.fr/2017/04/19/de-mocratie/de-mocratie.pdf