Quand il y a beaucoup de discussions sur un projet de loi (par exemple des dizaines de fil de discussion et des centaines de messages, voir plus) il est difficile de se faire une idée des opinions exprimées sans tout lire. Et même avec esprit de synthèse et une bonne mémoire, ça demande beaucoup de temps.
Pour faire émerger des conclusions il faudrait peut-être simplement que certains participants à la discussion les rédigent des conclusions (de leur point de vue subjectif). On pourrait imaginer que sur un projet de loi tel que le stockage des dechets radioactifs une page wiki rassemble les synthèses des un(e)s et des autres. Ce serait utile pour:
la/le député #MaVoix qui doit voter pour comprendre le sens de son vote
un(e) citoyen(ne) qui n’a pas pu lire les discussions et souhaite s’exprimer sur la plateforme de vote
un(e) député qui n’est pas #MaVoix et qui voudrait négocier un compromis avec les citoyen(nes)
Autrement dit, peut-être qu’un complément nécessaire à la plateforme de discussion est la mise en place de synthèses crowdsourcées.
Les plateformes de discussion qui proposent des outils techniques pour réduire ce problème ne sont pas convaincantes et aucune ne permet de le résoudre. A mon humble avis les solutions techniques proposées partagent le même défaut: elles ont des fonctionnalités ponctuelles adaptées au problème et négligent l’essentiel (l’interface utilisateur, la recherche, la gestion des fils de discussion, les préférences utilisateur, les notifications etc.). Par exemple loomio associe une discussion à un vote, arguman hiérarchise les arguments pour/neutre/contre, assembl associe une discussion a des idées et produit un document de synthèse, etc. Mais le soin porté à la partie discussion très inférieur à un logiciel tel que discourse.
Une partie de la solution serait de créer extensions / plugins pour des logiciels tels que discourse pour que l’aspect discussion ne soit plus négligé. Par exemple loomio pourrait être un plugin de discourse et se concentrer sur la partie vote.
Mais même avec ces aides, il faudrait une personne pour faire la synthèse. Alors peut-être qu’il n’est pas nécessaire d’attendre ou de développer quoi que ce soit mais plutôt d’essayer, avec ce qu’on a sous la main (un forum et un wiki), d’avoir des discussions sur le premier projet de loi proposé à la rentrée parlementaire, avec des synthèses. Si on est une poignée, l’intérêt n’est pas immédiat Mais ça peut continuer à fonctionner même si on est des centaines ou des milliers, parce que le nombre de personnes à même de produire des synthèses augmente en proportion.
Le problème ne serait-il pas, tout simplement, qu’on ne peut pas faire la synthèse d’une discussion ?
Que ceux sont deux objets sémantiquement et logiquement incompatibles ?
Oui, ce genre de personne humaine avec un cerveau. Si dix personnes débattent en ligne ce n’est pas inutile qu’une d’elle écrive une synthèse. Si cent personnes débattent, il peut s’en trouver quelques unes assez investies pour résumer leurs conclusions.
Il me semble que ça tient assez bien le passage à l’échelle, mais peut-être que je me fais des idées ? J’imagine aussi que ce genre de chose a déjà été tenté, mais je ne sais pas ou ni quand.
C’est aussi mon intuition. Sachant que je ne suis pas un génie, quand j’ai une idée originale à laquelle personne n’a pensé, c’est généralement pas super bon signe Je n’arrive pas a comprendre pourquoi c’est une mauvaise idée. En tout cas pas pour l’instant.
Pour moi, une synthèse risque d’être subjectif d’ailleurs on le voit plutôt bien dans les problèmes rencontrés par la communauté scientifique. En effet, les résumés ou synthèses s’avèrent souvent problématique, mal compris et mal interprété.
Mais peut-être il y aura une solution qui émergera un jour pour l’instant l’idée est bonne mais la réalisation franchement me semble plus que compliquée…
L’idée est d’avoir plusieurs synthèses, chacune présentant un point de vue subjectif. Et la collection de ces synthèses c’est ce qui permet d’avoir une vue globale sans avoir a tout lire. Exactement comme (en théorie) tu as les positions des différents lobbys dans un dossier législatif.
soit le nombre de synthèses est (presque) égal au nombre de contributions, ce qui n’a donc pas d’intérêt ;
soit le nombre de synthèses est trop grand pour être clairement représentatif d’un consensus, ce qui n’a donc pas d’intérêt ;
soit le nombre de synthèse est approprié (je ne sais même pas ce que ça pourrait vouloir dire), mais il faut savoir laquelle est la « meilleure » synthèse, et on serait tenter de laisser les gens décider en contribuant, et il faudra faire une synthèse de leur contributions… et on a juste déplacé le problème.
C’est un peu résumé en mode « cash pistache », mais c’est déjà un problème en soit.
Sans compter sur le problème de subjectivité…
C’est pour ça que je préconise de contraindre les moyens d’expression à ceux qui sont de-facto « synthétisables » et donc d’exclure le texte libre.
Une autre manière de voir le problème : on veut qu’un député puisse exprimer l’opinion d’une communauté. Donc le député doit avoir un vision synthétique. Donc la communauté doit s’exprimer de façon synthétique. Si tu pars du besoin - et non pas de ton/notre/une envie - tu tombes très vite selon moi sur la même conclusion.
Comme tu le disais plus haut très justement, il n’y a pas d’exemple ou ça fonctionne. A tout prendre, s’il s’agissait d’inventer quelque chose, parier sur l’intelligence humaine me parait plus sur que d’imaginer un cadre contraint et les logiciels qui vont avec.
Autrement dit je pense qu’un cadre contraint a bien plus de chance d’empirer les choses que de les améliorer.
C’est ce que suppose le rapport d’une commission (comme celle sur le retraitement des déchets nucléaires) qui inclus les synthèses des différents lobbys. Dans l’hypothèse ou un député #MaVoix est à l’écoute des électeurs, via une plateforme de vote, c’est ce qu’on obtiendra.
Ma proposition vise à résoudre le problème du crowdsourcing de synthèses dont les électeurs auront besoin pour fournir de la matière à leurs députés. Il parait trop ambitieux de vouloir reformer la façon dont les lobbys pensent et s’expriment. Moins encore la façon dont des gens s’informent sur un sujet avant de décider et de voter. Les idées qui m’ont incité à lancer ce fil de discussion:
Le nombre de personnes qui peuvent faire des synthèses est proportionnel aux nombre de participants d’une discussion
Faire émerger des idées demande d’abord un esprit de synthèse et accessoirement des logiciels adaptés
J’imagine mal que des personnes arrivent à des synthèses parce qu’elles sont cadrées par des outils. D’ailleurs les lobbys, depuis Areva jusqu’à lqdn n’ont pas attendu tel ou tel outil pour synthétiser des débats touffus et rebutants
Peut-être qu’il faut, quand on est intéressé par un point de vue, chercher (ou désigner ?) une/des personnes pour en faire la synthèse subjective. Et si personne n’est volontaire pour faire la synthèse d’un point de vue, alors il reste noyé dans la discussion.
Effectivement je ne connais pas d’exemple ou c’est une pratique courante sur des discussions en ligne. Mais c’est très courant pendant les hackatons et autres atelier. La seule nouveauté (apparemment) serait de le faire en ligne.
Peut être que finalement toutes ces approches sont complémentaires. Je parle ici des deux approches suivantes que vous présentez:
synthèses subjectives des débats en texte libre et des arguments délibératifs. ex: une synthèse pour le pour, une pour le contre, une pour le OUI une pour le NON, une pour le projet 1 une pour le projet 2, pour le projet 3 …
On peut effectivement se servir des outils TAS, volontariat, contrôle par les pairs pour diminuer l’aspect subjectif, mais c’est lourd, et il ne disparaitra jamais vraiment, alors autant l’assumer.
synthèses objectives, donc scientifique, automatique et vérifiable, d’éléments non textuels ex: synthèse des upvotes downvotes (+1, -1, les pouces quoi), synthèse des signalements, synthèse sur des échelles d’adhésion (curseur sur plage de couleur pour dire j’adhère plus ou moins à telle idée), synthèse des sources documentaire, d’autres trucs géniaux tel que des Diagrammes de Kiviat, et pleins d’autres idées…
En fait je me dis qu’au lieu de guider le citoyen dans telle ou telle façon de réfléchir et de délibérer, il faut plutôt multiplier, non plus exactement, laisser la place à la naissance et à la multiplication des moyens de délibération.
C’est pour ça que pour le vote, je suis parti sur un bouton de vote intégrable dans un contenu et non pas un contenu intégrable dans la plateforme de vote.
Mais ça s’applique difficilement a un objet plus complexe tel qu’un débat/une discussion/une synthèse.
Oui. Sauf que c’est leur métier et qu’ils se concertent.
Pour synthétiser efficacement, nous sommes à priori d’accord sur le fait que le nombre de synthèse doit être limité. Par conséquent, il doit y avoir :
un mécanisme qui autorise un utilisateur/groupe à faire une synthèse alors que les autres ne peuvent pas ;