Il fallait creuser, en effet. En gros, France Connect est l'équivalent numérique d'une carte d'identité ou d'un titre de séjour, indistinctement, sans la mention "nationalité française".
Pour un vote papier, il faut une carte d'identité et une carte électorale (qui indique que l'individu est retrouvable dans une liste d'électeurs donnée) et on compare les identités sur les deux. Normalement, on donne le numéro sur sa liste au bon bureau de vote, un assesseur va au numéro concerné, lit le nom et un autre peut comparer le nom lu au nom sur la carte d'identité: si c'est identique, l'électeur est autorisé à déposer son bulletin. C'est à relire comme une procédure "informatique" (un algorithme) même s'il suffit pour la mener d'avoir des humains sachant lire et compter.
La carte d'identité peut être France Connect, c'est déjà franchement pas mal mais on ne peut pas lui en demander plus. Et même qu'il ne faut pas, qu'il faut avoir la "carte d'électeur" ailleurs.
Il faudrait donc avoir un étage "vérification que la personne (dont on a d'autre part l'identité prouvée) est un électeur inscrit" (ou une variante de cette classification mais tel quel, c'est ce qui se tient le mieux politiquement, le plus acceptable par les votants des législatives). Cet étage de vérification a plus ou moins une articulation avec celle de l'identité, quitte à ce que la vérification soit moins complète qu'elle n'en a l'air. Deux-trois possibilités principales:
- avoir les listes électorales (ou une partie, notamment celles de nos circos au moment où on s'y sera présentés, on y a droit -les candidats plus exactement- ce sera toujours ça) et y confronter les identités
- plus simplement, demander de déclarer sur l'honneur (à des individus dont on connaît la vraie identité, plus dur pour tricher sans conséquences) qu'ils sont bien inscrits sur les listes électorales.
-possibilité intermédiaire, demander la commune d'inscription et le bureau et numéro (de fait, pour répondre, il faut avoir sa carte électorale, les habitués du vote sauront vite les informations par coeur) ainsi que la date d'émission (les révisions de listes entraînent des décalages de numéros, pouvant entraîner de "fausses incohérences": l'ancien et le nouveau numéro N ne sont pas la même personne), ce qui permet de détecter si on tombe sur des incohérences (deux numéros 388? un 1033 alors que la liste s'arrête à 1027? pour savoir le dernier numéro de la liste, on peut demander, ce n'est pas un secret puisqu'en soi ça ne dévoile aucune donnée personnelle)