Bienvenue, oui et merci pour cette réflexion!
Un certain « système » (eh oui, c’est un terme à définir) aura du mal mais un autre bout du « système » s’en arrangerait en fait assez bien, une fois la pilule avalée: les gens voteront en fonction de ce qu’ils entendront et de leurs propres intérêts et ça peut bien se passer au moins pour les media et les PME par exemple…
Mais effectivement, il se peut que ce soit difficile avant que ça finisse par passer et c’est important de le rappeler.
(pensons aux hauts et aux bas qu’a connu l’idée d’un « centre » central ou indépendant dans le système partisan… pas pile la tasse de thé ici, comme pour d’autres partis ceci dit, sinon on ne s’embêterait pas! mais c’est intéressant à observer)
Dans le cas où on n’aurait pas d’élus, le sujet rejoint plus ou moins celui sur « le plan B » ou ce qu’on fait après:
Je rejoins tout de même ce qu’ont dit les autres:
- il faut des moyens pour faire tourner la plateforme, avoir des députés peut y aider fortement
- se présenter aux élections est un moyen, idéalement de faire un peu passer nos votes si on gagne sans attendre je ne sais quoi (en particulier pas que le système implose, en fait), au pire de faire connaître l’idée.
Sur le 2: il y a des panneaux d’affichage dédiés, des courriers envoyés à tous les citoyens des circonscriptions concernées, on peut financer le tout avec des dons défiscalisables sans avoir à se structurer formellement (et si on le faisait, il y aurait des moyens en plus mais bon, ce fonctionnement interne informel fait aussi partie de l’expérience).
De plus et évidemment, se présenter aux élections a en l’occurrence un rapport direct avec le sujet: participer à une assemblée délibérative en votant sur les textes qui y sont proposés et qui ont une influence sur la vie des citoyens en suivant l’avis exprimé desdits citoyens et pas autre chose (comme: une idéologie ou un programme tout faits, les quelques personnes reçues en rendez-vous, lobbyistes ou non, etc…).
En particulier ici pour les lois et l’Assemblée Nationale (mais en généralisant l’énoncé, je vois clairement pour ma part que la question se pose aussi pour les Conseils des collectivités locales)
Monter une plateforme pour voter sur les lois sans laisser la possibilité au citoyen d’élire des députés (ou élus plus largement) qui suivraient ces votes ne serait pas forcément cohérent.
Une plateforme sans élus et qui ne voudrait pas en avoir, d’une part ne monterait pas énormément en participation puisque « ça ne compte pas », d’autre part ça existe déjà plus ou moins:
Parlement et Citoyens pour le détail des lois (cet outil de débat tend à remonter dans mon estime personnelle mais ça ne fait sûrement pas l’unanimité; une chose est sûre: on ne va pas s’embêter à simplement le dupliquer),
les sondages pour les votes solennels (pour peu qu’il y en ait systématiquement! c’est le « vote » d’un échantillon représentatif donc, en théorie, le vote plateforme donnerait un résultat voisin) qui peuvent donner le pourcentage d’approbation populaire d’une loi - et on voit assez facilement que des lois majoritairement rejetées par « l’opinion » passent quand même. Les sondages ne décident rien, l’opinion ne décide rien, « ce n’est pas [non plus] la rue qui gouverne ». Pour reprendre la phrase: nos maîtres actuels auraient déjà dû s’incliner mais ça ne marche pas comme ça.
Alors, un vote « plateforme » de citoyens qui seront allés dessus au lieu d’un sondage qui a sollicité les citoyens en étant payé par un commanditaire, ça pèse sûrement un peu plus mais pas forcément tant que ça.
Pour maintenant: on est lancés dans les élections, allons jusqu’au bout, il y a de belles dynamiques locales, c’est un temps où on sensibilise les citoyens au fait qu’ils font habituellement un chèque en blanc aux élus classiques et quand ça ne va pas, le problème n’est pas seulement d’avoir fait un chèque en blanc à Untel, ce (biiiip) ou à son parti mais d’avoir fait un chèque en blanc. Tout court.
Pour la suite: je rejoins l’idée, « pour le plan B », qu’il faut que la plateforme tourne, au moins à titre de démonstration, avec des limites sur le budget (donc le nombre de votants, hélas), le système d’identification…
Ceci dit, laprimaire.org a montré qu’un vote autrement plus complexe que ça (sur des personnes, en leur mettant une note à chacune: 25 possibilités couramment et pas juste 3) et en utilisant en partie la même technologie pouvait fonctionner donc il n’y a pas de souci fondamental à se faire.