Là il y a deux questions un peu liées:
qui en théorie devrait pouvoir voter ou pas?
comment on vérifie si c’est OK?
Et un rappel: au départ, le vote destiné à faire choisir le vote des députés MaVoix ne sera pas un vote officiel mais un vote privé, comme une primaire mais sans questions de personnes.
En théorie, je verrais deux-trois possibilités tenant la route:
A) ceux pouvant voter aux élections officielles au moment du vote MaVoix
B) toute la population au-dessus d’un certain âge + les Français vivant à l’étranger (à ne pas oublier)
C) pouvant aller avec l’un ou l’autre, tenir compte d’une territorialisation du vote mais là ça ne changerait pas « qui vote » mais « comment ça compte »
La A poserait moins de problèmes existentiels à l’opinion: lien entre pouvoir voter aux élections et à nos mini-référendums (mini tant qu’on n’a pas 100% des sièges), pas d’introduction ou élimination d’électeurs.
Côté vérification, on peut au moins demander d’attester sur l’honneur « je suis inscrit sur les listes électorales » (ce qui s’est fait sur laprimaire.org), demander des précisions suffisantes (commune /nom /prénom) pour pouvoir vérifier sur les listes (encore faut-il avoir le droit de les consulter mais on a droit à une copie en tant que candidat + tout électeur a le droit de consulter les listes électorales en cours de révision à certaines périodes pour pouvoir contester) voire demander à un moment un scan d’une attestation ou de la carte d’électeur. Ce peut être une couche de vérification/précision supplémentaire par rapport aux certificats électroniques France Connect.
L’air de rien, cette possibilité s’écarte au fil des ans de « les électeurs inscrits au moment des législatives ». Les nouveaux électeurs, fraîchement naturalisés ou majeurs, pourront alors voter dans nos votes sans avoir pu élire les députés en cours de mandat.
(Pensons là à l’exemple du CPE: les députés élus 4 ans auparavant se piquent, sur une idée du gouvernement soufflée par un technocrate dans son bureau, de vouloir voter des mesures qui n’étaient pas dans leur programme et impactant notamment les jeunes de 18 à 22 ans qui sont devenus électeurs entretemps… les députés se drapant dans leur légitimité à décider. Avec MaVoix, ces jeunes pourraient faire entrer leur vote à l’Assemblée)
B) Le côté bizarre est que cela revient à pré-appliquer une modification du corps électoral qui peut nous sembler souhaitable mais qu’on n’aurait pas encore votée à l’Assemblée.
D’un autre côté, les partis admettent dans leurs votes internes des adhérents étrangers éventuellement ou âgés de moins de 18 ans (adhérents du parti ou de son mouvement de jeunesse) donc ils seraient mal fondés à nous critiquer sur ce point.
De plus, si on se base techniquement sur les personnes connues des services fiscaux (en faisant attention aux mineurs voire majeurs rattachés à un autre foyer fiscal), on se relie à l’idée plus politique ou juridique que les électeurs sont les contribuables, qui ont droit à voter sur les montants et répartitions de leurs impôts directs et indirects.
C) On peut se demander dans quelle mesure il faut tenir compte, dans la répartition des élus ou celle des décisions de vote sur la plateforme, seulement des suffrages exprimés ou aussi de la population au sein de laquelle ils le sont.
Supposons deux zones géographiques également peuplées, l’une où les voix exprimées aux élections sont nombreuses, l’autre où elles le sont par exemple 2 fois moins (parce qu’il y a plus d’étrangers, de mineurs, d’abstention/nuls… cas typique des « zones difficiles » comme le 93). Dans la décision finale, si on totalise simplement les voix, la première zone compte pour 2/3 dans la décision finale; si on garde à part les décisions de chacune, elles pèsent autant. Pour une élection, ce serait la différence entre un scrutin national et un par circonscriptions (à mode de scrutin égal, disons: ce qui n’est pas évident car plus les circonscriptions sont petites et surtout avec peu d’élus chacune, plus y on tend nécessairement vers un scrutin majoritaire). Le découpage par circonscriptions a l’avantage qu’il protège la population de la circonscription contre les effets de sa propre non-participation et que l’élu représente en un sens davantage sa population.
Chez nous, on pourrait éventuellement avoir un découpage en zones (de populations assez proches en nombre) contenant chacune une circonscription avec député MaVoix, chaque zone comptant pour un coefficient correspondant à sa proportion de la population (à peu près le même si c’est bien découpé).