On me pose trés souvent cette question. Il y’a des variantes. Par exemple :
- « et si les gens pour interdire l’IVG ? »
- « et si les gens votent pour jeter les migrants à la mer ? »
- « et si les gens votent pour légaliser l’homicide ? »
Et j’ai invariablement la même réponse.
Il n’y a pas de débat ou de réflexion à avoir sur la « proposition débile » dans « et si on vote une proposition débile ». Aucune. Rien. Zéro. Ne tombez pas dans ce piège !
D’abord par ce que la « proposition débile » et jugée « débile » par ce qu’on est pas d’accord. Mais si d’autres votent pour, c’est leur droit. Au final, la première réponse à apporter c’est que les gens vont nécessairement voter pour des choses avec lesquelles chacun d’entre nous peut ne pas être d’accord.
On va surtout pas les en empêcher.
La question elle se pose d’ailleurs avant tout aux gens qui la pose : « tu feras quoi, toi, si une majorité de gens vote pour un truc de ce genre alors que tu es fondamentalement et viscéralement contre ? »
Ensuite, on peut argumenter que certains choix sont objectivement « mauvais ».
Mais là attention : loin de moi l’idée de prétendre que ça n’arrivera pas et que les gens ne vont pas voter en masse pour un truc débile.
Au contraire : je suis convaincu qu’une majorité de gens va sûrement voter - et plutôt deux fois qu’une - pour des proposition nulles, rétrogrades voir nauséabondes.
Les gens vont se « tromper ».
Pire : les gens doivent se tromper.
Il faut qu’ils se trompent.
Ils vont voter n’importe quoi au début.
ON va voter n’importe quoi au début.
Ca va nous retomber droit dans la mouille.
On va regretter. On va apprendre.
On ne remet pas en cause le principe du vote.
On remet en cause sa fréquence.
Au lieu de se tromper tous les 5 ans, on va se tromper tous les 5 jours.
C’est 365 fois plus d’occasions de se tromper. Mais aussi et surtout 365 fois plus d’occasions d’apprendre.
Et notre conscience démocratique va d’autant plus s’éguiser.
15 milliards d’années d’évolution de l’univers, de la pure énergie aux êtres doués de conscience que nous sommes, tout ça grâce à trois choses : le hasard, la nécessité et le temps. On n’a rien inventé.